Le tribunal correctionnel de Dakar a tranché hier, mercredi 12 novembre 2025 en faveur de l'homme d'affaires Moustapha Tall, concernant le contentieux qui l’opposait à la Société générale du Sénégal (Sgsn). En rendant son verdict dans cette affaire, le juge a purement et simplement relaxé l'importateur de riz du délit d'escroquerie au jugement pour lequel il était poursuivi. Mais ce n'est pas tout, car l'institution bancaire qui est partie civile dans cette affaire a été purement et simplement déboutée de sa demande en réparation, alors qu'elle avait réclamé la somme de 1 milliard 500 mille F Cfa, le jour du procès, le 8 octobre 2025. Hélas, Moustapha Tall n'est toujours pas tiré d'affaire. Après cette première bataille livrée en première instance, il devra encore faire face à la juridiction d'appel pour les mêmes faits. Parce qu'à la suite de cette décision de justice, l'avocat de la banque, Me Alioune Badara Fall, a révélé qu'il compte interjeter appel. En effet, il faut rappeler que cette affaire qui oppose les deux parties date de 2004. Période à laquelle l'homme d'affaires avait un contentieux avec la douane sénégalaise.
À cet effet, son compte bancaire logé à la Société générale avait fait l'objet d'un avis à tiers détenteur (Atd). À la suite d'une transaction financière avec la douane, celle-ci lui a restitué des chèques de banque en 2005. Mais, d'après l'avocat de la partie adverse, Moustapha Tall s'est rapproché de la banque le 2 juillet 2005 pour dire que deux chèques ont été débités de son compte, alors que l'institution financière avait annulé les opérations comme l'avait souhaité l'homme d'affaires. Toutefois, après avoir recrédité son compte en reprenant ses montants, il attend 12 ans après, en 2018, pour demander que ce montant lui soit restitué en initiant une procédure d'assignation à restitution. C'est dans ces circonstances que la Sgsn a été condamnée en 2019 à lui payer ces Atd, (avis à tiers détenteur) pour un montant de 200 millions et des dommages et intérêts de 100 millions de F Cfa. C'est ce qui constitue le délit d'escroquerie à jugement, selon le conseil de la banque. Mais à la barre du tribunal, pour se défendre, Moustapha Tall avait évoqué "un trop perçu". "La douane m'a restitué deux chèques sur le trop-perçu. C'est en 2018 que j'ai fait une assignation pour la restitution desdits montants".
FDD