C’est désormais acté : Pape Thiaw publiera sa première liste officielle de joueurs le jeudi 11 décembre, à moins de deux semaines du coup d’envoi de la Can 2025. Une date très attendue alors que le sélectionneur des Lions doit composer avec plusieurs blessures et une pression énorme pour réussir au Maroc.
Le décor est planté. À l’approche de la Can 2025, programmée du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026 au Maroc, le Sénégal s’apprête à entrer dans une phase décisive. Pape Thiaw, désormais solidement installé sur le banc des Lions, publiera sa liste officielle le jeudi 11 décembre, selon notre source.
Une annonce très attendue, car même si ce n’est pas sa première liste, ce sera bel et bien la première Can de son ère, son premier grand rendez-vous continental en tant que sélectionneur des Lions.
Une Can test pour Pape Thiaw
Depuis qu’il a pris les rênes de la sélection nationale, Pape Thiaw a déjà posé quelques bases, tenté des ajustements et donné une orientation à son projet.
Mais la Can, c’est une autre dimension : pression maximale, obligations de résultats, visibilité totale. Ce tournoi sera son examen grandeur nature, celui sur lequel il sera jugé.
Une gestion délicate : blessures, retours, concurrence
Le sélectionneur doit composer avec un contexte délicat : certains cadres reviennent tout juste de blessure, d’autres manquent de temps de jeu, des suspensions perturbent les plans et la concurrence est rude dans plusieurs secteurs.
Cette liste du 11 décembre ne sera pas un simple inventaire : ce sera son plan de bataille, la photographie exacte de la stratégie qu’il veut adopter pour aller loin au Maroc.
Regroupement dès le 15 décembre : une préparation au sprint
Dès le 15 décembre, les Lions se retrouvent pour lancer officiellement leur campagne.
Le délai est court. Très court avec la décision de la Fifa de libérer les joueurs à cette date, Pape Thiaw et son staff devront optimiser chaque minute, chaque séance, chaque geste.
Pas de temps pour les essais hasardeux : il faudra aller droit au but, miser sur la cohésion existante et installer une dynamique gagnante dès les premiers jours.
Un Groupe D solide, piégeux et sans répit
Le Sénégal débutera sa Can le 23 décembre face au Botswana, avant d’enchaîner contre la RDC le 27 et le Bénin le 30.
Trois adversaires différents, trois styles, trois matchs à haute tension.
Le moindre faux pas pourrait compliquer la suite de la compétition.
Le Sénégal le sait : pour viser haut, il faudra être prêt dès la première seconde.
Une mission : reconquérir l’Afrique
Champion en 2021, frustré en 2023, le Sénégal arrive au Maroc avec une revanche à prendre. Le public attend, le continent observe, l’équipe veut frapper fort.
Pour Pape Thiaw, c’est le moment de marquer son empreinte, d’assumer pleinement son rôle et de donner un nouvel élan à cette génération dorée.
ENCADRE
Can 2025 : Habib Bèye dénonce “un manque de respect” après l’ingérence de la FIFA et de l’ECA
Le ton est monté ce jeudi. En conférence de presse, Habib Bèye, entraîneur du Stade Rennais et ancien international sénégalais, n’a pas mâché ses mots après la décision controversée de la Fifa et de l’Eca de repousser la libération des joueurs africains du 8 au 15 décembre. Un changement de calendrier tardif qui bouleverse la préparation des sélections engagées à la Can 2025.
« C’est incorrect vis-à-vis des sélectionneurs et des fédérations impliqués dans cette compétition très importante », a lancé Bèye, visiblement agacé. « Une date avait été validée, les préparations étaient en place, des hôtels réservés… Et apprendre un changement aussi tardif, ce n’est pas acceptable. »
S’il reconnaît qu’en tant que coach de club, garder ses internationaux une semaine de plus n’est pas une mauvaise nouvelle, l’ancien défenseur des Lions place le débat au-dessus des intérêts européens : « je suis content d’avoir mes joueurs jusqu’au 15, mais il faut se mettre à la place des fédérations. La Can est une compétition majeure. Ce qui se passe montre encore une forme d’ingérence, comme si cette compétition était secondaire. Et ça s’est déjà produit. »
Le message est clair : l’Afrique mérite le même respect que les autres continents.
Habib Bèye déplore une nouvelle fois un traitement à deux vitesses. Pour lui, modifier les règles à la dernière minute n’arrive jamais pour l’Euro ou la Copa America.
« On a l’impression qu’on peut déplacer la Can comme on veut. Tout le monde savait qu’elle devait se tenir à cette date, surtout après l’ajustement lié à la Coupe du monde des clubs. Nous, clubs, aurions libéré les joueurs le 8 décembre sans discuter. Nous n’avons jamais fait pression. Mais pour les sélectionneurs et les fédérations, c’est vraiment incorrect.»
Un discours fort, direct, qui rejoint l’agacement grandissant sur le continent.
À quelques jours du début de la Can, le Sénégal, comme beaucoup d’autres nations, voit sa préparation compressée… une fois de plus.