ENQUETE SUR LES MANFESTATIONS DE 2021-2024 : Que faire des dossiers déjà en instruction ?




 
 
 
 
 
L’enquête sur les évènements de mars 2021 à juin 2024 se poursuit au niveau de la maison de la gendarmerie de la caserne Samba Diéry Diallo. Dernièrement, la femme de feu François Mancabou a été entendue, selon la presse, par les éléments enquêteurs. Seulement, cette affaire Mancabou est déjà pendante devant le juge d’instruction du deuxième cabinet du Tribunal de grande instance de Dakar, qui est déjà très en avance dans son enquête. Il ne s’agit pas du seul dossier, car plusieurs autres dossiers sont aujourd’hui pendants dans les différentes juridictions du Sénégal. La question est de savoir comment régler ces dossiers qui sont déjà en information judiciaire dans les différents cabinets et qui sont pris en compte également par les gendarmes enquêteurs ? Les juges d’instruction doivent-ils arrêter d’instruire ? 
 
 
 
 
 
Beaucoup ont salué la réouverture des dossiers des évènements meurtriers de 2021 à 2024. Depuis quelques semaines, les enquêteurs ont pris à bras le corps cette affaire et mènent des auditions qui concernent, pour le moment, les parents des victimes et des témoins susceptibles d’éclairer leur lanterne. Les autorités judiciaires ont donné des instructions claires : toutes les affaires portant sur ces manifestations, couvrant la période de mars 2021 à juin 2024, sont concernées et tous les dossiers qui sont dans les autres régions sont désormais de la compétence de ces enquêteurs qui ont leurs locaux au niveau de la maison de la gendarmerie. Seulement, un problème juridique se pose. En effet, plusieurs de ces dossiers actuellement concernés par l’enquête de la gendarmerie sont déjà dans les cabinets d’instruction.
Dernièrement, la presse a informé de l’audition au niveau de la maison de la gendarmerie de la femme de feu François Mancabou. Or, cette procédure est déjà pendante devant le juge du 2ème cabinet d’instruction à Dakar qui, faut-il le souligner, est même très en avance. Il serait même sur la dernière ligne droite. Quelle solution juridique faut-il apporter à ces deux procédures ? Le juge d’instruction doit-il suspendre ou arrêter ? Le Parquet devrait-il plus tard trier et écarter les affaires déjà dans les cabinets d’instruction ? En tout cas, ils sont plusieurs dossiers, actuellement en instruction, dans les différents cabinets, à Dakar, comme dans toutes les autres régions du Sénégal, même si certains n’avancent pas.
L’on prend l’exemple du dossier Alexis Diatta tué à Bignona et Idrissa Goudiaby tué à Ziguinchor.  Le parquet avait ouvert une information judiciaire pour confier les dossiers au juge d’instruction. Le même scenario s’est produit à Tambacounda, Kédougou, Kolda et partout ailleurs dans les autres régions du Sénégal.
Une chose est sûre, cependant, pour les affaires qui dormaient dans les tiroirs des juges d’instruction, les familles des victimes vont avoir un regain d’espoir et sont soulagés que les dossiers soient rouverts au niveau de la maison de la gendarmerie. C’est le cas, sûrement, des parents de Sidy Diatta, Omar Sarr, Ousmane Badio, Ismaïla Diédhiou et Thierno Daha Ba tués à Ziguinchor lors des manifestations de juin 2024 et dont les parents avaient sûrement eu un pincement au cœur, avec le vote de la loi d’amnistie.
 
 
 
Alassane DRAME
 
 
LES ECHOS

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