EN PRESENCE DE SON MARI AU TRIBUNAL DE DAKAR : Une mère de deux enfants condamnée à 3 mois de prison assortis du sursis pour prostitution




 
 
 
Une dame mariée et mère de deux enfants faisait partie des 5 prostituées qui ont été condamnées, hier mardi, par le juge des flagrants délits de Dakar à 3 mois de prison assortis du sursis. Ces belles de nuit, qui ont été interpellées dans un appartement à Ouest-Foire, ont été jugées pour des faits de proxénétisme et défaut de carnet sanitaire.
 
 
 
Mariée et mère de deux enfants, Ndèye Ndiaye sera désormais vue comme une travailleuse du sexe. Non seulement elle a été citée dans une sordide affaire de prostitution, mais elle a été jugée hier mardi en présence de son mari qui a assisté à son procès. Elle et quatre autres de ses acolytes ont comparu libres devant la barre. En effet, il ressort de la procédure que cette bande entretenait un réseau de prostitution niché dans un appartement à Ouest-Foire. Et à la tête, il y avait la masseuse Ngoné Marième Ndiaye. C'est cette dernière qui avait pris en location cet appartement et avait engagé comme masseuse Ndèye Ndiaye, Awa Faye, Seyni Faye et Rokhaya Guèye. Ainsi, pour ferrer la clientèle, Ngoné Marième Ndiaye avait fait une publication sur Facebook avec un numéro de téléphone à l'appui. Et dans sa publication, elle offrait des séances de "massages plus" à 40.000 F Cfa. C'est à partir de cette plate-forme digitale que les éléments enquêteurs ont pu la joindre.
Un des flics s'étant fait passer au téléphone pour un potentiel client, a discuté avec Ngoné qui lui a indiqué l'appartement. C'est une fois le flic sur les lieux qu'elles se sont rendues compte qu'elles avaient affaire avec la police. Toutes embarquées, elles ont été jugées hier devant la barre des flagrants délits de Dakar pour défaut de carnet sanitaire, exceptée Ngoné Marième Ndiaye qui est aussi poursuivie pour proxénétisme.
 
Les femmes nient tout à la barre
 
 
Interrogée, Ndèye Ndiaye, 37 ans, a nié les faits de défaut de carnet sanitaire qui lui sont reprochés. «En plus d'être mère de deux enfants, je suis une femme mariée et mon mari est là dans la salle. Je ne suis pas une masseuse», s'est-elle défendue en se retournant vers le public pour montrer du doigt son conjoint. Et pourtant, les déclarations qu'elle avait faites à l'enquête l'ont enfoncée. Comme le lui a rappelé le juge, Ndèye Ndiaye avait déclaré qu'elle massait de temps en temps la clientèle qui venait là-bas. Chose qu'elle a bien sûr niée à la barre.  «Elle vous payait combien ? Ou bien tu ne veux rien dire à cause de ton mari ici présent», lui a lancé me procureur.
Sa collègue Awa Faye, qui s'est présentée comme ménagère à la barre, a aussi réfuté les faits de prostitution qui lui sont imputés. Cette prévenue âgée de 19 ans et qui habite à Thiaroye a confié qu'elle percevait un salaire de 50.000 F Cfa des mains de son employeur, Ngoné Marième Ndiaye. Elle n'était que la gérante des lieux, dit-elle, mais ne massait personne.
Âgée de 29, Seyni Faye a soutenu qu'elle ne recevait qu'un pourcentage sur la recette après chaque massage de client. Mais elle a contesté les faits de prostitution. C'est pratiquement les mêmes déclarations que la masseuse de 27 ans, Rokhaya Guèye, a servies.
 
 
Un institut de beauté…
 
 
La propriétaire de l'appartement, Ngoné Marième Ndiaye, n'a pas voulu livrer plus de détails concernant leur arrestation, malgré les multiples relances du juge. Cette masseuse de 33 ans qui détenait un lot de documents entre ses mains, a soutenu que c'est un institut de beauté qu'elle avait fait de cet appartement où elles ont été cueillies.
Le procureur a demandé dans ses réquisitions que la loi leur soit appliquée. Mais, avant cela, il leur a signifié que la prostitution est tolérée par la loi mais pour le faire, il faudrait se munir d'un carnet sanitaire. Au final, elles ont été toutes reconnues coupables puis condamnées à 3 mois de prison assortis du sursis, alors qu'elles sont en liberté provisoire depuis le 14 juillet dernier.
Fatou D. DIONE
 
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :