Du monde, beaucoup de monde, il y en avait, hier, à Mbacké, lors du meeting du candidat Idrissa Seck. Le leader de la coalition, qui a été déjà adoubé par la population de Touba, avant-hier, a remis ça, avec une mobilisation monstre à Mbacké. Au moment de sa prise de parole, le chef de file de Rewmi a prouvé son statut de «talibé mouride», étalant, une nouvelle fois, sa connaissance des enseignements de Serigne Touba, s’adjugeant du coup le titre de «maitre de Touba», détrônant par la même occasion, un autre talibé mouride : Abdoulaye Wade.
Mbacké a refusé du monde, hier, à l’occasion du méga-meeting de la coalition «Idy 2019». Après une mobilisation monstre à Touba, avant-hier, on croyait savoir que Idrissa Seck avait fini d’atteindre son plus haut niveau en matière de mobilisation. C’était sans compter avec les talibés mourides qui ont, une nouvelle fois, fait monter la barre lors du meeting de ladite coalition, hier. Accueilli de part et d’autre du trajet de sa caravane et à chaque niveau de son itinéraire par des militants aux couleurs de son parti, Idrissa Seck, tout de blanc vêtu, a sillonné la ville, avant d’arriver, difficilement, au niveau du boulevard «Ndoyène» au centre de Mbacké.
Prenant à la parole, devant ses alliés que son Pape Diop, Malick Gakou, Mamadou Diop Decroix, Bougane Guèye, Thierno Bocoum…, Idrissa Seck a créé l’extase en ouvrant son discours avec un vers d’un poème du fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba. «‘’Il a brisé le carcan qui m’enserrait et m’a gratifié de faveurs à foison. Aussi les préjudices se sont-ils détournés à jamais de moi, les avantages s’étant installés pour de bon’’». C’est en citant, en langue arabe, ce vers du poème Mouwahibou Nafih de Cheikh Ahmadou Bamba qu’Idrissa Seck a ouvert son propos.
Après avoir salué et rendu hommage au Khalife Serigne Mountakha Mbacké et aux autres dignitaires du Mouridisme établis à Touba et environs, Idrissa Seck est entré dans le vif de son sujet. Il s’agissait pour lui d’exposer quelques points de son programme, notamment ses intentions pour la ville sainte de Touba. Sur ce point, il promet, outre l’Université voulue par le Khalife des mourides, la résolution définitive de l’épineuse question du manque d’eau. «Il est temps que l’eau coule à flot à Touba, comme l’avait demandé son fondateur (Serigne Touba)».
Très en verve et sans doute galvanisé par l’accueil chaleureux qui lui a été réservé par une foule en liesse, Idrissa Seck poursuit et laisse entendre que même au-delà du Sénégal, la victoire ne fait plus l’ombre d’un doute. «Quelque temps avant d’arriver ici, un journaliste occidental m’a posé une question. Il m’a fait savoir qu’au regard de la configuration actuelle, il n’avait qu’une seule question : ‘’si je crois pouvoir gagner au premier tour ou s’il y aura un second tour’’…», raconte le candidat de la coalition «Idy 2019».
«D’autres m’ont demandé c’est quoi le programme que nous proposons pour construire le Sénégal. Je voudrais leur répondre qu’il s’agira tout simplement de se libérer des chaines de la servitude. Mais déjà, au regard de ce qui se passe, je pense qu’on a fini par se libérer. Il s’agit donc maintenant de reprendre notre souveraineté en main, s’appuyer sur nos valeurs et nos cultures pour bâtir notre pays. Dans cette entreprise, la première chose à faire, c’est de restaurer la culture de recherche de connaissance», a-t-il ajouté, indiquant que Serigne Touba a écrit que «la recherche de la connaissance doit être le seul levier sur lequel on doit s’appuyer pour construire un pays».
Poursuivant, Idrissa Seck indique que c’est la raison pour laquelle il prie le Seigneur pour être parmi les meilleurs en ce qui concerne la contribution quant au projet d’université lancé par le Khalife Serigne Mountakha Mbacké Bassirou. «Parce que quand tu veux construire une société émancipée de tout danger, de toute ignorance et de toute inquiétude, il est important que le fondement de cette société soit la connaissance et le savoir. Mais également que la connaissance et le savoir soient les maitres de tout ce qui se fera dans cette société», ajoute-t-il, indiquant que «c’est ça que Serigne Touba a enseigné».
«Dieureudieufé Serigne Touba»
Et d’ajouter : «cette effervescence et cette énergie que nous avons constatées chez les jeunes, va-t-on les laisser périr dans le désert et dans la méditerranée ? Ou plutôt allons-nous les canaliser pour construire notre pays avec ? Le jour où nous arriverons à canaliser cette énergie, éduquer les plus jeunes et leur donner les moyens de réussir, il n’y pas de doute que nous réussirons. Parce que il n’y a pas de doute que nous avons la capacité de faire développer notre pays», croit-il savoir. Pour lui, il n’y a pas de doute, notre pays possède en son sein tous les ingrédients pour le sortir de la situation de sous-développement dans laquelle il se trouve. «En faisant le tour du Sénégal depuis quatre ans, j’ai constaté chez nos compatriotes du courage, de l’engagement, de la confiance en Serigne Touba et aux autres érudits de notre pays qui, au-delà du Sénégal, sont même en mesure de développer l’Afrique».
Comme il a commencé, Idrissa Seck a terminé en chantant les louanges de Serigne Touba. En effet, magnifiant la ferveur et l’amour dont les mourides l’ont gratifié depuis deux jours, le candidat à l’élection présidentielle a fini par un autre hommage à Serigne Touba : «Dieureudieufé Serigne Touba», a-t-il répété sous les cris des nombreux militants qui ont fait le déplacement.
Sidy Djimby NDAO
(Envoyé spécial dans la caravane)