Secoué par l’horreur des enfants qui meurent dans le désert et dans la mer, le président de la République révèle qu’il ne peut regarder ces scènes sans agir. Ainsi, pour arrêter l’hémorragie de l’émigration clandestine, il a préconisé un plan spécial pour la jeunesse dans les domaines de l’emploi et de l’employabilité.
La lancinante question de l’emploi et de l’employabilité de la jeunesse reste une préoccupation au plus haut sommet de l’Etat, notamment en cette période de regain de l’émigration clandestine. Ainsi, lors du conseil présidentiel territorialisé à Kédougou, le Président Macky Sall a encore posé sur la table cette question. « Je voudrais faire un appel depuis Kédougou, un appel national à l’Etat, surtout aux entreprises privées, pour la mise en place d’un plan spécial pour la jeunesse. Ce plan devra être un plan pour la formation professionnelle, un plan pour les stages des jeunes dans les entreprises, mais également un plan pour les grands travaux nationaux de l’Etat, notamment les chantiers d’assainissement, de la voirie ; les chantiers de lutte contre les inondations ; les chantiers de la restructuration urbaine ; le reboisement », explique le chef de l’Etat, avant d’inviter le Premier ministre Amadou Ba à mettre en œuvre ce plan spécial sans délai. A cet effet, il a demandé aux entreprises d’augmenter les recrutements de jeunes dans leurs effectifs même si, dit-il, il faut au préalable revoir les modalités de ce recrutement, ainsi que les rémunérations. « Il faut d’abord des stages de courte durée, puis des embauches. C’est un effort national que l’Etat doit engager mais également que l’ensemble des entreprises du secteur privé doit accompagner. Nous pourrons dans les semaines à venir, à l’occasion d’un conseil présidentiel spécialement consacré à l’emploi des jeunes, à leur employabilité, pouvoir dégager des moyens substantiels », explique le Président Sall.
L’horreur des enfants qui meurent sans agir
En effet, s’il tient à l’emploi et à l’employabilité, c’est parce que Kédougou, dit-il, est une région d’émigration. « Nous savons que la jeunesse est l’avenir de notre pays et son avenir doit être assuré chez nous. Nous ne pouvons pas continuer à regarder ces scènes d’une horreur exceptionnelle d’enfants qui meurent dans le désert ou dans la mer sans agir », précise le chef de l’Etat qui tire néanmoins un satisfecit de tout ce qui a été fait jusqu’ici en termes d’emploi et d’employabilité des jeunes. « Tout ce qui a été engagé jusque-là est très bien, mais il faut un programme spécial pour lutter contre cette émigration, parler aux parents, parler au peuple et surtout parler à la jeunesse pour lui offrir des perspectives de formation professionnelle, mais également des perspectives d’entreprenariat et d’emplois, de façon à arrêter cette hémorragie qui constitue un véritable fléau pour notre pays, pour toute l’Afrique », martèle le Président Sall préoccupé.
M. CISS