ELIMINATION PROVISOIRE DE KHALIFA SALL : Ses avocats parlent de «complot judiciaire»



 
Khalifa Sall n’a pas été ébranlé par son élimination provisoire. «Il a gardé la même sérénité. Khalifa Sall connaît la détermination de l’adversaire à l’éliminer», selon un de ses proches. Ses conseils, dans tous leurs états, parlent de «forfaiture» et de «complot judiciaire» et annoncent un recours très prochainement.
 
La désillusion a été trop prématurée, hier, pour les partisans de Khalifa Sall. Alors que d’aucuns pensaient que c’est au moins au moment de donner la liste définitive que le Conseil constitutionnel allait écarter le maire socialiste de la liste des candidats, c’est plutôt hier que les 7 sages ont rendu leur décision, qui sonne le glas des espérances des khalifistes. Cependant, le maire de Dakar n’a pas été secoué par la décision. «Il a gardé la même sérénité. Il est resté droit dans ses bottes, comme toujours», nous souffle un de ses proches. Notre interlocuteur d’ajouter : «Khalifa Sall connaît la détermination de l’adversaire à l’éliminer. Il n’a pas été surpris». Par ailleurs, les conseils de l’ex édile de la capitale sénégalaise n’ont pas non plus été tendres avec les sages du Conseil constitutionnel. «Ils sont en contradiction avec eux mêmes ; la décision n’est pas définitive», peste Me Demba Ciré Bathily, un des avocats de Khalifa Sall. «Comment ils ont fait pour avoir la décision de la Cour suprême ?», dénonce encore la robe noire, qui est convaincue qu’il s’agit tout simplement d’un «complot judiciaire». «Un juge ne peut pas avoir fait état de connaissances personnelles. Comment ils ont fait, si ce n’est par un complot ?», peste encore Me Bathily. 
 
 
Me Demba Ciré Bathily «accuse» le Procureur général près la Cour suprême
 
 
En fait, le Conseil constitutionnel, selon l’avocat, a obtenu l’arrêt des mains du Procureur général près la Cour suprême. Un fait grave, selon lui, car il estime que le Conseil constitutionnel a un rôle de contrôle formel et «il n’y a aucun texte qui commande au Procureur général de transmettre la décision au Conseil constitutionnel», assure-t-il. Car, si l’on en croit Me Bathily, le rôle du Parquet, c’est de s’occuper de l’exécution des décisions pénales. En somme, pour l’avocat, le Conseil constitutionnel a tout simplement fait de la «forfaiture». 
 
 
Me Khoureychi Bâ : «c’est du banditisme de haut vol»
 
 
 
«C’est du n’importe quoi ! Ils parlent de l’arrêt, les textes disent que même les délais sont suspensifs. C’est du banditisme de haut vol», s’emporte, à son tour, Me Khoureychi Bâ. A l’en croire, le recours est déjà fait. L’autre point soulevé par Me Khoureychi Bâ, c’est l’inscription de Khalifa Sall sur la liste électorale. «Khalifa Sall est toujours électeur. Son nom est toujours sur la liste électorale. Le Conseil constitutionnel devait s’assurer que son nom a été radié avant d’invalider sa candidature», soutient Me Bâ. Selon lui, pour la radiation, seul le tribunal d’instance de Louga est habilité à le faire. 
 
Alassane DRAME

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