Les Leaders alliés de Ousmane Sonko (Lacos) ont animé hier une conférence de presse pour réagir à l’invalidation du dossier de candidature de leur candidat et évoquer « les rejets injustifiés » dont le candidat Bassirou Diomaye Faye a été victime. Les camarades de Ousmane Sonko ont profité de l’occasion pour s’exprimer sur les dizaines de milliers d’électeurs introuvables sur le fichier électoral, selon les résultats des vérifications de la commission de contrôle des parrainages.
Alors qu’on a entamé la dernière ligne droite vers l’élection présidentielle de février 2024, l’opposition remet en cause la fiabilité du fichier électoral. En effet, parmi les dizaines de dossiers de parrainage soumis au Conseil constitutionnel pour contrôle, nombreux sont ceux qui ont été rejetés pour « parrains non identifiés sur le fichier électoral ». Le candidat Bassirou Diomaye Faye a comptabilisé à lui seul 13.375 parrains que le Conseil constitutionnel n’a pas pu retrouver sur le fichier électoral. Outre celui qui est considéré comme le plan B de l’ex Pastef, plusieurs autres candidats comme l’ancien Premier ministre Aminata Touré, ont également été confrontés à cette situation.
Hier, en conférence de presse, les leaders de Lacos accompagnés de leurs informaticiens, qui ont analysé les données tirées des procès-verbaux remis par le Conseil constitutionnel, ont déclaré qu’«il y a eu comme un ciblage géographique des rejets pour éliminer des électeurs favorables aux candidats de Pastef ».
« Hier, nous nous sommes rendus au Conseil constitutionnel pour la vérification des fiches de parrainage du candidat Bassirou Diomaye Faye et à notre grande surprise, nous avons constaté avoir un rejet de 20% soit 13.375 sur les parrains que nous avons déposés. Suite à cela, l’équipe s’est organisée pour analyser et tenter de voir concrètement qu’est-ce qui s’est passé. Pour faire ce travail, nous avons réuni les experts et on s’est basé sur la copie qu’on a déposée. On s’est basé également sur les fichiers électoraux de 2017, 2019 et 2022 », a déclaré Aboubacar Sonko, informaticien, membre de l’ex Pastef.
Poursuivant, le technicien note qu’en faisant l’analyse des données, ils se sont rendu compte que sur les 20% des parrains que le Conseil constitutionnel a rejetés, seulement 2% sont justifiés. « On est d’accord avec eux sur 2% des rejets en se basant sur le travail scientifique que nous avons fait. Ce qui veut dire que 98% des rejets sont injustifiés », poursuit-il.
Mais le plus grave, ajoute l’informaticien, « c’est que sur les 98% de rejets non-justifiés, nous avons remarqué une chose assez grave ». « Nous avons remarqué que 73% de ces 98% sont répartis entre deux régions que sont Ziguinchor et Dakar. Et tout le monde sait que notre organisation est très bien représentée dans ces deux régions. Et si on va plus loin, on découvre que sur les 73%, Ziguinchor représente 48% », dit-il. Avant de préciser qu’en termes clairs, « 48% des rejets injustifiés soit 5863 proviennent de la région de Ziguinchor et 26% de la région de Dakar soit 3161 ».
Toujours à propos des rejets, Aboubacar Sonko souligne que ses équipes ont eu quatre types de rejet. « Il y’a d’abord ce qui est qualifié de ‘’rejet pour Numéro d’identification national non conforme’’, il y’a ensuite le rejet lié aux prénoms pour dire qu’un prénom qui a été saisi n’est pas conforme, il y’a également un rejet lié au nom de famille et le quatrième type de rejet, c’est le discriminant, c’est-à-dire la date d’expiration de la carte d’identité nationale.
Si nous poussons l’analyse plus loin, on se rend compte qu’en ce qui concerne les régions, sur les 15 régions qu’on a déposées, il y’a 8 régions qui ont été épargnées par les rejets. Il s’agit de Kédougou, Kolda, Diourbel, Diaspora, Kaffrine, Kaolack, Matam et Tambacounda ».
Avant le Lacos, l’ancien Premier ministre Aminata Touré a dénoncé « la triche au Conseil constitutionnel », assurant que sa clé Usb a été manipulée parce que Saint-Louis n'est pas dans le document qui leur est donné alors que le greffe a bien reçu la clé contenant les documents des 14 régions du pays.
« Nous demandons au Conseil constitutionnel de nous donner les filiations des 10.451 parrains qui ne sont pas dans le fichier. C'est une organisation d'une grande triche. Nous avons la preuve de l'existence de ces 10.451 parrains dans le fichier. Nous demandons qu'on nous donne la preuve de l'inexistence dans le fichier des noms de ces parrains. Pis, ils ont omis dans le rapport final la région de Saint-Louis que nous avons bel et bien documenté. Et le greffe l'a signé et il le sait. Sinon nous allons porter plainte contre X. Ce n'est pas Macky Sall qui va m'empêcher d'être candidat », annonce la candidate de la coalition Mimi 2024 à qui il est demandé de compléter près de 20.000 parrains.
Sidy Djimby NDAO