EFFETS DE LA MENACE DU COVID-19 : Rebeuss se désengorge, les mandats de dépôt réduits, les déférés contrôlés à la cave…



La sempiternelle revendication des détenus et défenseurs des droits humains est désormais en partie résolue. En effet, le désengorgement de la prison de Rebeuss se réalise, puisque maintenant la plupart des personnes placées sous mandat de dépôt sont transférées au Cap Manuel et certains prisonniers de Rebeuss ont été transportés à Sébikotane. La chancellerie instruit la réduction des mandats de dépôt… Ce, pour éviter la propagation du virus Covid-19.

La menace du virus du Covid-19 a obligé tout le monde à changer de comportement. Au niveau de la justice, de nouvelles mesures sont prises, dans le sens d’éviter la propagation du virus. Déjà au niveau de la cave du palais de justice Lat-Dior, l’entassement des détenus, comme cela se faisait auparavant, est maintenant révolu. Le nombre de détenus est limité et ils sont dispersés dans les différentes cellules ; s’y ajoute qu’un agent est chargé de vérifier leur température pour chaque personne qui vient d’être déférée. Tout le monde est soumis au lavage des mains et les gardes pénitentiaires sont tenus de porter des masques et des gants pour éviter tout contact direct avec les détenus. Mieux, la maison d’arrêt et de correction de Rebeuss étant surpeuplée depuis bien longtemps, l’Administration pénitentiaire, en accord avec le Parquet, a décidé de transférer toute personne placée sous mandat de dépôt au Cap Manuel, histoire de désengorger un peu la prison de Rebeuss. Une bonne initiative qui ne s’est pas arrêtée là. Car, des sources nous informent que même au niveau de la maison d’arrêt de Rebeuss, certains détenus ont été transférés à la prison de Sébikotane, même s’il semble que cette prison ne peut contenir que 700 places, selon la réglementation. C’est dire que les vieilles revendications des détenus, mais également des défenseurs des droits humains, sont quasiment prises en compte et résolues grâce à la menace du Covid-19. Mieux, nos sources nous soufflent que même au niveau du ministère de la Justice, l’on demande aux magistrats du Parquet de réduire les placements sous mandat de dépôt. Et, cerise sur le gâteau pour certains détenus, l’on nous souffle que le Président se prépare à accorder la grâce à certains d’entre eux. Ces nouvelles mesures, prises de concert avec le Parquet et l’Administration pénitentiaire, viennent s’ajouter à celles prises le 16 mars dernier, à savoir la suspension des audiences publiques jusqu’au 6 avril et la suspension des audiences de flagrants délits jusqu’au 7 avril prochain.

Alassane DRAME
LES ECHOS

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