La situation est tendue entre les diplômés et le directeur du Centre national de formation des techniciens des eaux, forêts, chasse et parcs nationaux de Djibélor. Les premiers ont entamé avant-hier un mot d’ordre de grève illimitée pour dénoncer des intimidations proférées contre eux par la direction, qui soutient qu’ils sont en contradiction avec les textes qui régissent l’école.
Ça ne va plus entre le directeur de l’École des eaux et forêts et chasse de Djibélor et les élèves. Le dialogue ne passe plus et le torchon brûle de jour en jour. Après un premier acte de dénonciation de leurs conditions d’études et le recrutement dans la fonction publique, les élèves de cette école qui forme les agents des parcs, ont acté leur deuxième plan d’action qui était de marcher jusqu’à la préfecture de Ziguinchor, où ils avaient remis un mémorandum au préfet Ibra Fall. Las d’attendre et n’ayant pas de feedback, ils ont enclenché leur troisième plan d’action. «Depuis le début de notre mouvement, nous sommes toujours restés disciplinés et pacifiques, en attendant l’installation de notre ministre de tutelle, Abdou Karim Sall. Mais le commandant Mamadou Kandé, directeur de l’école, nous pousse à la révolte. Récemment, il a proféré des menaces à l’endroit des professionnels qui font la formation payante. Il a menacé de les renvoyer. Ces intimidations ne vont pas nous empêcher de poursuivre la lutte. Nous ne céderons pas aux menaces ni aux intimidations», dénonce le coordonnateur des élèves, Bakary Thiolar Diatta.
Des accusations balayées d’un revers de main par le commandant Mamadou Kandé, qui se dit surpris par cette sortie malencontreuse des élèves. «Ils ont dit ça juste pour envenimer la situation. Ils l’ont dit pour faire plus de boucan. Mais je n’ai menacé personne d’expulsion, pour le moment. Tout ce qu’ils ont dit ne tient pas», regrette le soldat des eaux forêts et chasse.
Des élèves, très déterminés à aller jusqu’au bout de leur logique, malgré le démenti de leur patron. «A partir d’aujourd’hui, nous décrétons une grève illimitée et nous prévoyons de faire une marche jusqu’à Dakar pour nous faire entendre par les autorités», promet Thiolar Diatta.
Le commandant abonde dans un sens contraire, en soutenant que son bureau n’est pas fermé et qu’il est disposé à discuter avec eux. Mais, lui aussi, il se met dans le dénigrement des motifs brandis par les potaches pour justifier leur courroux. «Je les ai convoqués à plusieurs reprises. Hier (avant-hier) ils étaient là, dimanche aussi. Je les convoque régulièrement pour leur parler. Ils ont demandé des choses qui ne tiennent pas la route. Ils sont en contradiction avec les textes qui régissent l’école», souligne-t-il.
Baye Modou SARR