Différend entre domestiques: Thérèse Gomis demande pardon à sa collègue en s’agenouillant à la barre




 
Pour avoir fracassé le doigt de sa collègue Moussoukoye Diédhiou en lui arrachant la peluche de l'un des enfants, la domestique Thérèse Gomis a écopé de 3 mois assortis du sursis. Elle a été jugée hier devant la barre des flagrants délits de Dakar pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 30 jours.
 
Pour une histoire de doudou (une peluche), les deux domestiques Moussoukoye Diédhiou et Thérèse Gomis ont atterri hier devant le juge des flagrants délits. En effet, ces deux dames travaillent dans une même maison et pour le compte d'une même patronne. De ce fait, elles sont toutes les deux chargées de s'occuper de la garde des enfants de leur employeuse. Et quand le plus petit des mômes pleurait en réclamant la peluche à Moussoukoye Diédhiou qui a refusé de la lui donner, Thérèse Gomis l'a arrachée de ses mains. Malheureusement, dans son geste, elle a cassé le doigt de sa collègue Moussoukoye. Ce faisant, celle-ci l'a traîné hier devant le tribunal pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 30 jours.
 
 
Thérèse Gomis demande pardon à sa collègue à genou à la barre
 
 
 
Quand le juge lui a demandé de s'expliquer sur les faits, Thérèse Gomis déclare : «elle s'est  blessée lorsqu'on se tiraillait le jouet de l'enfant. Parce qu'elle l'avait pris et de ce fait, le petit pleurait. Quand je lui ai demandé de le lui rendre, elle a refusé de s'exécuter. Ainsi, face à son refus, je l'ai arraché de ses mains et elle s'est cassé le doigt. Même si au début je ne savais pas qu'elle s'était fracassé un doigt, je lui avais demandé d'aller se faire consulter. Ce qu'elle a fait après avant qu'on ne décèle la fracture de son doigt. Je lui avais présenté des excuses puisque je ne l'ai pas fait exprès. Le doudou était celui de son grand-frère. Mais c'est grâce au dit jouet que le petit-frère dont je m'occupe de la garde arrive à se calmer s'il pleure», a narré cette prévenue qui est née en 1983 et qui a demandé pardon à sa collègue en s’agenouillant devant le prétoire.
 
 
La plaignante : «elle ne m'a pas demandé pardon. Même lorsque la patronne le lui a exigé, elle a refusé»
 
 
La plaignante Moussoukoye Diédhiou, qui s'est désistée de sa constitution de partie civile, d'expliquer : «j'ai trouvé que le jouet n'était pas rangé à sa place. Sur ce, je l'ai pris pour aller le ranger, mais l'enfant de 2 ans en pleurant m'a demandé de le lui donner. Cependant, je lui ai rétorqué que ce n'était pas le tien, mais celui de son grand-frère. Là, Thérèse est venue et a arraché le jouet de mes mains après avoir tordu mes doigts. Et c'est là qu'on a entendu le bruit de mon doigt qui se cassait. Je lui ai demandé si elle avait entendu le bruit, elle m'a répondu par l'affirmative. Dans un premier temps, elle ne m'avait pas demandé pardon, même lorsque la patronne le lui a exigé, elle a refusé. De ce fait, j'ai conclu que c'est de son propre chef qu'elle a commis cet acte pour son plaisir. C’est la raison pour laquelle je suis allée porter plainte contre elle», a expliqué la dame qui n'a pas réclamé de dédommagement. Tout de même, la parquetière a requis l'application de la loi contre la mise en cause.
S’agissant de la défense, Me André Thiakane qui a sollicité une application bienveillante de la loi, a indiqué qu'il n'y avait aucune intention de nuire. Par ailleurs, son successeur Me Sidy Kanouté a demandé au tribunal la disqualification des faits en coups et blessures involontaires. A en croire la robe noire, c'est l'accident type domestique. «C'est sa fibre maternelle qui a été touchée et c'est pour cela qu'elle a voulu remettre le doudou à l'enfant lorsqu'il pleurait», a plaidé le conseil qui fait les mêmes demandes que son confrères. À la fin des débats, Thérèse Gomis a été reconnue coupable et condamnée à 3 mois assortis du sursis.
Fatou D. DIONE
LES ECHOS

Dans la même rubrique :