Delirium tremens



Avis de tempête. La barque Sunugaal vogue en ce début d’année sur une mer très agitée et ses passagers aussi bien que son équipage semblent pour la plupart pris de delirium tremens. Et si l’on n’y prend garde, leurs convulsions désordonnées pourraient bien faire chavirer le frêle esquif. Le timonier tient encore tant bien que mal la barre, mais jusqu’à quand ? En revenant sur le plancher des vaches, disons que c’est le branle-bas de combat. Les permissions sont annulées et même les désengagés sont rappelés. La confrontation semble inévitable, tant les actes posés conduisent à une radicalisation. Les réseaux sociaux bruissent de propos incendiaires et les rues de Ndakaaru résonnent déjà de bruits de bottes et de cliquetis d’armes. Où est l’ennemi ? De quel côté va-t-il venir ? Regardons-nous dans le miroir et nous voyons en face l’adversaire. C’est Kramer contre Kramer. A quel dessein allons-nous nous étriper les uns les autres ? Il est temps de se réveiller de ce cauchemar qui n’a que trop duré. Mais qui va nous pincer pour nous sortir de la torpeur ? La voix de Dabakh Malick nous manque assurément. Et les appels du pied aux guides des communautés restent sans réponse. Que Dieu garde Sunugaal.
Waa Ji
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :