La Section Arp du Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) monte au créneau. Dans un communiqué rendu public ce 19 septembre, elle alerte l’opinion et interpelle les autorités sur de graves dysfonctionnements persistants au sein de l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (Arp). La gestion de Alioune Ibnou Abou Talib Diouf est fortement décriée.
Des nominations « basées sur le clientélisme »
Selon le Sames, la gouvernance actuelle de l’Arp est gangrenée par des pratiques de favoritisme. Le syndicat dénonce des nominations qui reposeraient davantage sur des affinités familiales et partisanes que sur la compétence et le mérite.
Recrutements massifs et viabilité financière menacée
Autre grief soulevé : des recrutements jugés « complaisants », qui auraient considérablement gonflé l’effectif de l’agence en moins d’un an, passant de 150 à plus de 200 agents. Une situation qui, selon le syndicat, fragilise dangereusement la viabilité financière de l’Arp.
Mutations abusives et intimidation des cadres
Le communiqué pointe également des mutations « abusives et injustifiées » de cadres pourtant considérés comme des piliers de l’agence. Certains inspecteurs, pharmaciens analystes et points focaux des fonctions réglementaires auraient été déplacés sans accompagnement adéquat. Le syndicat accuse en outre la direction de recourir à l’intimidation, allant jusqu’à menacer certains membres de mutation pour les contraindre au silence.
Retards de salaires et primes impayées
La Section Arp du Sames dénonce enfin des retards récurrents dans le paiement des salaires et des primes, citant notamment les primes de motivation Nepad et les salaires du mois d’août qui n’auraient pas encore été honorés.
Un appel pressant aux autorités
Face à cette situation qu’il juge intenable, le Sames appelle les autorités compétentes à « prendre toute la mesure » de la crise qui secoue l’Arp. Le syndicat estime urgent d’agir pour rétablir un climat de sérénité et permettre à l’agence de remplir convenablement ses missions de régulation au service de la santé publique et des populations.
Samba THIAM
ENCADRE
Arp : Guy Marius Sagna avait tiré la sonnette d’alarme
Le député Guy Marius Sagna avait dès janvier 2025 alerté le gouvernement sur les dysfonctionnements graves au sein de l’Agence de réglementation pharmaceutique (Arp). Retards de salaires, paiement tardif de la motivation trimestrielle, annulation de missions par manque de moyens et retards dans le paiement des comités techniques figuraient parmi les problèmes signalés.
Selon lui, ces situations seraient aggravées par des recrutements massifs, la création de services et divisions hors organigramme, et des pratiques irrégulières au sein de la Direction administrative et financière, où certains agents percevraient des paiements pour des missions qu’ils n’effectuent pas.
Le député avait également attiré l’attention sur les départs et mutations d’évaluateurs clés, dont le rôle avait permis à l’Arp d’atteindre le niveau de maturité III, mettant en péril la continuité de cette performance.
S. THIAM