DJIHADISME PRESUME: «Vendu» par sa mère, Assane Camara jugé 2 jours après la mort de son père, implore le pardon du tribunal

Un malheur ne vient jamais seul. Son beau-père rappelé à Dieu il y a 48h, le présumé djihadiste Assane Camara a été jugé hier et encourt 5 ans d’emprisonnement ferme si la Chambre criminelle de Dakar applique ce réquisitoire du procureur Aly Ciré Ndiaye. Depuis plus de 2 ans en détention préventive pour les crimes d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, association en vue de financement du terrorisme, il sera fixé sur son sort le 9 avril prochain.



Devant la Chambre criminelle de Dakar où il a comparu, hier, pour les crimes d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, association en vue de financement du terrorisme, Assane Camara, qui risque 5 ans d’emprisonnement ferme, selon le réquisitoire du procureur Aly Ciré Ndiaye, a eu plus de chance, que Ibrahima Ly pour qui la perpétuité a été sollicitée par le ministère public. De l’avis du parquet, les infractions qui lui sont reprochées sont constituées et les éléments factuels de ce dossier ne militent pas en sa faveur. Pour le représentant de la société, le tribunal est saisi de faits. «Il ne s’agit pas d’avoir ici de la compassion», martèle Aly Ciré Ndiaye.
Poursuivant, ce dernier a demandé au tribunal d’infliger 5 ans ferme à Assane Camara pour lui permettre de s’amender et de se réintégrer dans la société après avoir purgé sa peine.
 
 
Me Ousmane Sèye parle de rumeurs et de supputations qui ne reposent sur rien
 
 
Avocat de l’accusé Assane Camara, Me Ousmane Sèye, dans sa plaidoirie, a soutenu que le procureur ne peut pas demander une condamnation aussi sévère sur des rumeurs et des supputations sans pour autant apporter des faits précis. Me Sèye de poursuivre que l’association de malfaiteurs n’est pas établie, car en ce qui concerne Atoumane Sow, il a bénéficié d’un non-lieu. Selon l’avocat politicien, le juge d’instruction a clairement dit qu’ils n’ont pas été identifiés. Aussi demande-t-il au tribunal d’en tirer les conséquences, en acquittant purement et simplement son client. A titre subsidiaire, de le relaxer au bénéfice du doute.
 
 
Me Djiby Diallo estime que sa mère a été influencée par les médias
 
 
Me Djiby Diallo, qui a émis le même souhait, a martelé que ce procès se résume à une mère qui a été influencée par les médias, alors qu’elle ne savait pas ce que c’était le terrorisme et ne savait pas que son fils se rapprochait de Dieu.
Interpellé par le juge, hier, devant la barre, cet étudiant, né le 7 décembre 1992, demeurant à Sacré Cœur 3, a déclaré qu’il était de confession musulmane et que ses parents ont payé ses études coraniques pour qu’il connaisse mieux sa religion. Par ailleurs, il a soutenu que sa mère était venue le chercher au Canada, parce qu’elle avait des inquiétudes. Et sur son voyage à Edmonton, qu’il avait effectué avec quelques-uns de ses amis, dit-il, il voulait gagner un peu d’argent. Aussi, avait-il précisé, l’environnement dans lequel il vivait avec son frère ne le convenait plus. Sur la pratique de l’Islam, il a confirmé que son frère le pratique à sa manière ce qui est différent de la façon dont il le pratique.
 
Assane Camara ok pour le Djihadisme tel que prescrit dans le Coran, mais contre les attentats kamikazes
 
 
Revenant sur ses déclarations consignées sur le procès-verbal d’enquête préliminaire, il a expliqué qu’il y a beaucoup de choses mentionnées qui le surprennent. Tout de même, il a précisé qu’il n’était pas imam dans la mosquée de Sherbrooke où il a rencontré ses amis, juste en fidèle. Parlant d’eux, il a dit avoir écho que certains sont partis en Syrie et qu’ils sont actuellement dans les rangs des djihadistes. Sur sa conception du djihadisme, il pense que c’est un principe religieux qui s’applique dans des conditions prescrites dans le Coran. Mais, il désapprouve les attentats kamikazes. Et en tant qu’étudiant en économie, ses discussions ne portaient pas seulement sur le djihad.
 
 
 
Comment l’accusé Assane Camara a été vendu par sa propre mère Astou Lô
 
Sur les faits, le 21 janvier 2016, la nommée Astou Lô s’est présentée aux éléments des affaires criminelles sis à la DIC, leur déclarant que son fils Assane Camara, précédemment étudiant au Canada, a quitté le pays pour rejoindre les djihadistes en Tunisie. Elle a indiqué que durant son séjour au Canada, celui-ci avait fréquenté la mosquée qui se trouve à Sherbrooke où il avait noué des relations avec des individus, notamment des Pakistanais et des Afghans qui pratiquaient un Islam radical. Selon la dame, son fils a changé de comportement et il s’habillait comme un Ibadou.
 
Assane Camara s’isolait et reprenait seul les prières dirigées précédemment par son père
 
Il avait fini par quitter la maison de son frère pour aller s’établir avec ses nouveaux amis dans la ville d’Edmonton. Astou Lô souligne qu’elle a trouvé son fils dans une mosquée où il faisait office d’Imam en second et craignant que son fils ne bascule dans l’islamisme radical, elle avait réussi à le convaincre à rentrer au Sénégal pour renouveler ses papiers de séjour. Elle a ajouté qu’après son retour au Sénégal, Assane Camara s’isolait et reprenait seul les prières dirigées précédemment par son père. Il fréquentait de manière assidue la mosquée de Sacré Cœur et s’accompagne des nommées Pape Yatma Ndiaye et Mariama Camara. C’est ainsi qu’elle est allée voir la DIC avant qu’il ne soit arrêté.
 
 
Après les plaidoiries, il sera fixé sur son sort le 9 avril prochain.
Fatou D.DIONE (Stagiaire)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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