DISCOURS D’IDRISSA SECK LORS DE SA DERNIERE SORTIE: Des jeunes de la coalition déçus par la tonalité et le contenu, Malick Guèye tempère



 
 
Idrissa Seck a-t-il répondu à l’attente de ses partisans, lors de sa dernière sortie médiatique? Pour plusieurs jeunes de sa coalition, la réponse est négative. Ces derniers ne cachent pas leur déception, trouvant son discours insatisfaisant, aussi bien sur la tonalité que sur le contenu. Mais, pour leur camarade Malick Guèye du Grand Parti, le patron d’Idy 2019 a tenu un discours responsable et d’avenir.
 
Pour beaucoup de jeunes de sa coalition, Idrissa Seck n’a pas délivré le discours qu’ils attendaient de lui, lors sa dernière sortie médiatique, surtout après qu’il a fini de faire croire à une confiscation du pouvoir. «Ces grands se foutent de nous. Ils ne sont même pas conséquents avec eux-mêmes», a balancé un jeune de la Coalition Taxawu Senegaal de Khalifa Sall. Un autre allié, membre de Bokk Gis-Gis, n’est guère surpris, c’est pourquoi il n’a même pas daigné aller au point de presse. «J’ai préféré attendre et suivre mon match : Bayern-Liverpool, à la maison, parce que je savais qu’il n’allait rien dire qui vaille la peine de faire le déplacement. J’ai vu la vidéo sur le net. Il se félicite. Ensuite remercie tout le monde, en disant qu’on va se mobiliser. Se mobiliser comment ? Pour faire quoi après que Macky aura fini d’être installé ? Il nous dit que nous allons rester mobilisés…Mais comment ? Ce n’est pas le discours qui était attendu de lui. Surtout après cette longue période d’attente ou beaucoup de nos camarades ont été arrêtés et mis en prison», fulmine-t-il. Non sans ajouter qu’ils attendaient un leader plus combatif et des actes forts. «Il fallait donner des preuves de nos allégations. Nous avons dit partout que ces élections ont été volées par le régime. Que la volonté du peuple a été confisquée, qu’on apporte les preuves ou au moins des éléments qui attestent nos dires», explique notre interlocuteur. Pour lui, la dernière sortie médiatique du leader d’Idy2019 ne devrait pas être un simple point de presse, mais une conférence de presse lors de laquelle les journalistes poseraient des questions sur tous les aspects. «Quand on vole quelqu’un et qu’il constate effectivement qu’il a été volé, l’attitude politique qu’on se doit d’adopter, c’est de poser des actes. Mais rien, à part des remerciements. Ce n’était vraiment pas le discours attendu», conclut-il.
 
Malick Guèye, Grand Parti : «Pour moi, il a tenu un discours responsable, un discours d’homme d’Etat. C’est un discours d’avenir et il faut le comprendre comme tel»
 
 
Prenant le contre-pied de ses camarades, Malick Guèye, porte-parole du Grand Parti et député à l’Assemblée nationale, pense que les gens doivent savoir raison garder, et ne pas aller vite en besogne. «Pour moi, le président Idrissa Seck a tenu le discours qu’il faut. On ne peut pas, à son niveau de responsabilité, engager les gens autour d’éléments infondés. Pour moi, il a tenu un discours responsable. Un discours quand même d’avenir, d’homme d’Etat. C’est un discours qui transcende les élections présidentielles de février dernier. C’est un discours d’avenir et il faut le comprendre comme tel», dit-il, à propos du discours contesté d’Idy. Poursuivant, il note qu’ils sont dans le cadre d’une coalition présidentielle et son parti, le Grand Parti, est en train de travailler au renforcement de l’unité de l’opposition. «L’opposition doit se renforcer en perspective des locales pour être présente sur les autres plateformes politiques. C’est plus cohérent. Déjà, qu’on essaie d’harmoniser. De renforcer la coalition autour d’un nouveau concept peut-être», explique le député du Grand Parti. Et d’ajouter qu’en 2019, «c’était l’élection présidentielle», mais qu’aujourd’hui, «il faut aller vers une coalition intelligente qui devrait prendre le maximum de localités, de villes». Et dans cette large coalition, d’autres forces qui ne se trouvaient pas dans Idy2019, doivent être intégrées. «Il faut discuter avec Sonko qui est devenu une réalité politique. Personne ne peut ignorer Sonko dans la recomposition politique. Pour la recomposition de l’opposition politique, Sonko reste un élément nécessaire», clame-t-il.
 
Madou MBODJI
 

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