DIFFUSION DE FAUSSES NOUVELLES : Arona Niang reconnaît l'ensemble de ses propos et prend 3 mois avec sursis




 
 
 
 
Poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, l'enseignant Arona Niang a finalement été condamné à 3 mois de prison assortis du sursis. Il a comparu hier, lundi, 19 mai 2025 devant le tribunal des flagrants délits de Dakar où il a reconnu l’ensemble de ses propos.
 
 
 
Arrêté puis placé sous mandat de dépôt après son inculpation pour des faits de diffusion de fausses nouvelles, Arona Niang a été jugé hier, lundi 19 mai 2025, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Ce prévenu est poursuivi pour une série de vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, dans lesquelles il affirme que la Covid-19 a été créée à des fins commerciales, que la mort du garde du corps du Président turc serait le fruit d’un complot impliquant le Sénégal, ou encore que les vaccins contiendraient des puces électroniques. Il avait d'ailleurs parlé de supposés conflits ethniques programmés au Mali, mêlant thèses complotistes et pseudo-analyses géopolitiques. Ces révélations qui ont fait le tour des réseaux sociaux ont suscité une vive polémique avant qu'il ne soit traduit en justice.
Mais, devant le juge, Arona Niang a reconnu avoir tenu l'ensemble de ses propos. "J’ai tenu tous ces propos, oui. Mais, c’était pour éveiller la population. Je m’intéresse à la géopolitique depuis longtemps", a indiqué l'enseignant en histoire-géographie et en management du développement personnel. Il a expliqué au tribunal s'être appuyé sur des figures comme Bill Gates ou le Dr Didier Raoult, sans chercher à vérifier la véracité de leurs affirmations. "Je me suis fié à leur statut. C’est comme si je me rendais à la pharmacie et qu’un médecin me prescrivait un médicament", a-t-il déclaré.
 
 
Le procureur avait requis 6 mois ferme
 
Le procureur a révélé que Arona Niang a "une drôle de manière d’éveiller la population". Un homme de sa position, formateur de jeunes esprits, ne peut se permettre de relayer des thèses sans fondement, dit-il. "Vos propos sapent la crédibilité des institutions, vous avez semé le doute, sans le moindre recul", a précisé le ministère public qui a requis 6 mois de prison ferme contre lui. Les avocats de la défense, à l'instar de Mes Abdy Nar Ndiaye et Fodé Ndiaye, ont relevé une maladresse de la part de leur client. Selon eux, rien ne justifie une condamnation lourde contre lui. En plaidant la clémence, ils disent : "il n’a pas cité ses sources, il a été imprudent. Mais il n’y avait pas d’intention de nuire. Il a compris la leçon". Au terme des débats, Arona Niang a été reconnu coupable et condamné à 3 mois de prison assortis du sursis.
 
Fatou D. DIONE
 
 
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