DIASPORA: Parties renouveler leurs passeports américains aux Etats-Unis, deux jumelles de 7 ans séparées de leur maman depuis 1 an et 9 mois



 
 
Dieynaba Sarr, une mère sénégalaise de 34 ans, vit l’un des pires moments de sa vie. Elles qui avait donné naissance à des triplées et perdu l’une en cours d’accouchement, se voit priver de celles qui avaient finalement survécu. Car venues renouveler leurs passeports américains aux Etats-Unis, Joyce Anne et Victoria Marie Diatta sont séparées physiquement et émotionnellement de leur mère depuis bientôt 2 ans. Une séparation que Dieynaba n’arrive toujours pas à surmonter. «Mes enfants manquent d'affection en ce moment, elles doivent être traumatisées», a-t-elle confié.
 
 
«Les filles sont Américaines elles doivent rester vivre aux Etats-Unis»
 
Joyce et Victoria sont nées en Californie en 2013 et elles y sont restées un an avant d’aller au Sénégal. Selon leur mère, les jumelles sont revenues aux États-Unis en février 2019 pour renouveler leurs passeports américains. Car, dit-elle, un agent du ministère des Affaires étrangères du Sénégal lui avait notifié qu’il fallait impérativement que les concernées se rendent aux Usa pour un renouvellement de leurs passeports. À leur arrivée, Joyce et Victoria étaient sous la tutelle de leur tante, la sœur de Dieynaba et son mari Adam Alves. Malheureusement, ces derniers ont eu des soucis dans leur couple et la tante avait été arrêtée. A la suite de cette arrestation, l'administration en charge de la protection des enfants a remis les jumelles à Adam Alves parce que les enfants devaient être sous l'autorité d'une personne résidant aux États-Unis.
Jointe au téléphone, la famille Diatta affirme avoir demandé que les filles rentrent au Sénégal, mais M. Alves avait catégoriquement refusé et avait même entamé des démarches judiciaires pour une garde exclusive des filles. A ce propos, le sieur Alves, qui avait été interrogé par le juge lors du procès du 13 novembre courant, a expliqué que les filles sont Américaines et devaient rester vivre aux Usa ; il avait ajouté qu’elles ne devaient avoir aucun rapport avec leur tante qui a des soucis avec la justice.
 
Les misères d’une famille séparée et le mirage d’une retrouvaille incertaine
 
Durant le procès, l'avocate de Dieynaba, Me Amy Grauman, a fait remarquer que la communication avec Adam Alves était très compliquée. À l'en croire, M. Alves a d’ailleurs eu à tenir des propos très durs et méchants à son égard. La robe noire a aussi expliqué qu’Adam Alves a coupé tout lien de communication entre les filles et leurs parents au Sénégal. «J’avais une grande complicité avec mes filles, mais depuis un an et 9 mois maintenant je ne les vois plus sourire. Je ne peux plus embrasser mes filles chéries et leur faire des câlins», a fait savoir Mme Diatta. Ne pouvant pas cacher ses émotions, la maman désespérée tend la main aux autorités sénégalaises pour tout soutien lui permettant de retrouver ses enfants. Elle affirme que c’est grâce à la levée de fonds organisée par l’Association des Sénégalais d’Amérique (Asa) qu’elle a pu trouver une avocate. Mais ce qui angoisse profondément Mme Dieynaba Diatta, c’est aussi le mirage d’une retrouvaille incertaine avec ses filles. Ceci, du fait que le sieur Alves qui n’a jamais eu d’enfant auparavant n’est pas prêt à abandonner la garde des jumelles. Car à la question du juge de savoir s’il veut introduire une demande de garde au profit d'une autre personne. Adam a rétorqué au juge qu'il avait besoin de plus de temps pour avoir un avocat et se défendre. Ainsi, la prochaine audience initialement prévue le 18 décembre prochain est reportée à l'année prochaine pour permettre à l’avocat de M. Alves de prendre connaissance du dossier. 
                                                                                                                                  Ahmadou Ben Cheikh KANE
 
(Envoyé spécial)
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