DIALOGUE NATIONAL DU 28 MAI : Le Pit dénonce une préparation “opaque et précipitée”, mais confirme sa participation “sans illusions’’




 
Le Parti de l’indépendance et du travail (Pit-Sénégal) sort de son silence à quelques jours du lancement du Dialogue national annoncé pour le 28 mai 2025. Dans un communiqué publié hier dimanche 18 mai, le Bureau politique, qui dénonce les conditions jugées opaques de préparation de cette concertation, déplore «un processus marqué par le flou et le désordre». Tout de même, Samba Sy et ses camarades confirment leur participation «sans illusions» aux pourparlers du 28 mai. Une position de principe, mais aussi de vigilance, exprimée avec une gravité certaine.
 
Réuni à Dakar en session ordinaire, le Bureau politique du Pit a consacré une large partie de ses travaux à l’analyse du dialogue dit “national”, annoncé par le gouvernement à travers le ministère de l’Intérieur. Selon le parti, les modalités du processus, loin de rassurer les acteurs politiques et sociaux, soulèvent davantage de doutes et d’inquiétudes. «À ce jour, demeurent inconnus le format précis des échanges, le mode de prise de décision ainsi que le sort réservé aux éventuelles conclusions susceptibles d’obtenir l’adhésion des parties prenantes», déplore le Pit, qui pointe un déficit manifeste de communication et de transparence. Pis encore, à moins de dix jours de l’ouverture annoncée du dialogue, aucune invitation formelle n’avait été adressée aux différentes forces politiques et sociales, y compris celles historiquement engagées dans les combats pour la démocratie.
Ce manque de rigueur dans l’organisation du dialogue, note le Pit, contraste avec la gravité de la situation nationale et l’urgence de réformes structurelles profondes. Le parti estime ainsi que la démarche actuelle du gouvernement trahit une légèreté coupable face aux enjeux de gouvernance et de cohésion nationale.
 
 
Une participation critique, mais assumée
 
Malgré ces critiques sévères, le Pit annonce sa volonté de participer au Dialogue national, si toutefois il venait à y être formellement convié. Un choix dicté par «le sens des responsabilités» et la volonté de défendre «ce qui relève de l’intérêt supérieur de la Nation».
Cependant, le parti ne se fait aucune illusion sur les intentions du pouvoir. Il rappelle que le régime a déjà fait preuve à maintes reprises d’un «mépris constant» à l’égard des voix discordantes, et d’une propension à instrumentaliser les concertations politiques à des fins tactiques. «Cette participation s’inscrit toutefois sans illusions particulières», martèle le Bureau politique, qui entend faire de ce dialogue une tribune pour porter la voix des travailleurs, des laissés-pour-compte et des forces progressistes, tout en refusant toute compromission.
 
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
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