DESTRUCTION DE MAISONS: Me El Hadji Diouf dément la Soprim, Massaly annonce une grève de la faim



 
Suite au communiqué fait par la Soprim dans la presse du week-end annonçant que seules 50 maisons ont été détruites dans le quartier Grand Standing Route de  Dakar 2, le collectif des impactés compte passer à la vitesse supérieure. En conférence de presse, via son avocat Maitre El Hadji Diouf, le collectif n’a pas manqué une fois de plus de manifester son amertume et son désarroi.
 
 
Pour Me El Hadji Diouf, il est inacceptable que dans un pays aussi sous-développé et pauvre comme le Sénégal, l’on se permette de démolir des maisons de simples citoyens à faibles revenus qui vont devenir des «sans domicile fixe». «Puisque ces maisons détruites ont englouti toutes les économies d’une vie ; des militaires, des enseignants, des ouvriers, des commerçants ont rassemblé leurs économies pour construire un toit pour leur famille», déplore l’avocat. Avant de poursuivre : «la Soprim inhumaine, méchante, cupide, n’a pas tremblé en massacrant des maisons avec leurs propriétaires, avant de faire une sortie dans la presse pour mentir et dire que seules 50 maisons ont été détruites. Alors que plus de 200 familles sont dans la rue, menaçant même de se suicider parce que leur vie n’a plus de sens». Pour Me El Hadji Diouf, «seul un pays fou peut assister à ce spectacle inhumain, odieux et horrible ; il faut que ça cesse».
L’avocat d’interpeller les autorités qui, selon lui, ont permis ce massacre à travers la Descos et les autres forces répressives qui ont permis ce massacre. «L’Etat ne doit pas laisser faire, puisque ça se passe en son sein ; l’Etat est au-dessus de tout le monde. Dans un pays où les faibles sont massacrés par les forts, seul l’Etat doit protéger les faibles», soutient Me El Hadji Diouf. Pour la bataille juridique qu’il compte mener pour les personnes impactées, l’avocat brandit des actes de vente signés par la Soprim. «Regardez les documents dont je dispose. Pour Mohamed Massaly et Cie, j’ai en main leurs dossiers en bonne et due forme, qui prouvent qu’ils ont payé leur dû et malgré cela, leur maisons ont été détruites», souligne-t-il. «Malgré tout, leurs maisons ont été détruites, il y a une maison qui était occupée, mais ils ne se sont pas gênés pour détruire la maison et n’eussent été les cris des voisins qui les ont avertis qu’il y avait des gens dans la maison, ils allaient les assassiner ; pour dire que la cruauté était à son comble», souligne-t-il. Et de déclarer que «ces bandits seront attraits devant la justice, parce que ce sont des assassins ; ils ont tué ces personnes puisque ces derniers se retrouvent dans la rue, après avoir économisé pour avoir un toit. Leur acte est assimilable à un assassinat», déclare Me El Hadji Diouf.
 
Massaly annonce une grève de la faim à partir de samedi
 
Pour sa part, Mouhamed Lamine Massaly, membre du collectif, n’a pas manqué une fois de plus de manifester sa colère. Il annonce que le collectif compte entamer une grève de la faim le samedi 7 avril pour dénoncer ce qu’il juge comme un acharnement contre eux de la part de l’Etat du Sénégal. «Nous sommes plus de 200 familles, nous comptons investir les lieux le samedi et entamer une grève de la faim et nous allons y rester jusqu’à obtenir gain de cause», déclare-t-il. Et de poursuivre : «devant la calomnie, le mensonge, l’injustice, la résistance est un droit ; il est inacceptable que l‘huissier qui a assigné tous nos actes de vente soit le même huissier qui est venu pour la démolition de nos maisons».
 
Sokhna Khady SENE

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