DENONCIATION CALOMNIEUSE: le directeur du Café de Rome à la barre du juge correctionnel aujourd’hui



 
Le directeur du Café de Rome va comparaître aujourd’hui devant le juge correctionnel. Michel Michelon est poursuivi par la dame Marie Niang pour dénonciation calomnieuse. Celle-ci a été relaxée par la Cour d’appel de Dakar, suite aux poursuites de la direction du Café de Rome pour vol contre 12 de ses employés. Marie Niang réclame 100 millions de francs.
 
La procédure initiée par la direction du Café de Rome a eu l’effet boomerang. Hier initiateur des poursuites, c’est aujourd’hui elle qui est poursuivie. En effet, certains employés, relaxés par la Cour d’appel de Dakar, ont enclenché des poursuites à l’encontre du directeur Michel Michelon, pour dénonciation calomnieuse. Relaxée en première instance mais également par la juridiction du second degré, Marie Niang a saisi le juge correctionnel par une citation directe dans laquelle elle estime avoir été calomniée par le directeur de l’établissement, qui l’a accusée de vol alors qu’elle jure avoir travaillé pendant près de 17 ans au Café de Rome, sans avoir jamais subtilisé un franc. Michel Michelon va d’ailleurs comparaître devant le juge aujourd’hui. Pour ce qui la concerne, Marie Niang, qui a constitué Me Assane Dioma Ndiaye pour défendre ses intérêts, réclame 100 millions de nos francs pour laver son honneur. La dame Niang n’est pas la seule à être relaxée dans cette affaire. Car, 6 autres employés ont bénéficié du même sort qu’elle de la part de la Cour d’appel de Dakar qui, sur les 12 employés poursuivis, a condamné les 5 employés à deux ans assortis du sursis.
La décision de condamnation a même scandalisé les prévenus qui ont formulé un pourvoi en cassation, mais ils ont été plus scandalisés par l’attitude du Parquet. En fait, en première instance, la direction du Café de Rome poursuivait ses employés pour association de malfaiteurs, vol en bande organisée et abus de confiance. Le Parquet, pour ses réquisitions, avait soutenu qu’il n’avait aucune preuve à l’encontre des prévenus avant de demander la relaxe. Il a été suivi par le Tribunal. Seulement, le Parquet va se dédire et faire appel, à la grande surprise des employés. Pour cette nouvelle posture, le Procureur général s’en était expliqué, mais sans convaincre. Il avait demandé la requalification des faits en vol en réunion commis au préjudice de l’employeur avant de demander une peine assortie du sursis contre les 10 employés.
Ces faits remontent à 2016. La direction du Café de Rome avait esté en justice, estimant avoir été volée à hauteur de 20 millions de francs. Devant la Cour d’appel, elle estime pourtant n’avoir subi aucun préjudice sur le plan comptable. Les employés, pour ce qui les concerne, avaient juré qu’ils se partageaient l’argent des pourboires et des tontines qu’ils avaient organisés.
Alassane DRAME 

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