Comme annoncé, le leader de Pastef-les patriotes a entamé sa caravane de la liberté hier. Il a pris départ en milieu de journée à Ziguinchor, après avoir reçu la bénédiction des femmes du bois sacré et des jeunes qui s’étaient constitués en bouclier autour de sa maison.
C’est à Goudomp que le leader de Pastef/Les Patriotes a réservé sa première déclaration publique dans sa caravane de la liberté, qu’il a entamée ce vendredi 26 mai 2023 à partir de Ziguinchor. Le maire Ousmane Sonko a quitté sa ville pour prendre la route de Dakar. Avant de quitter la capitale sud du pays, le patriote en chef avait été béni par les femmes du bois sacré avec des cérémonies de libations et autres rituels casamançais pour bénir la caravane de la liberté initiée par Ousmane Sonko, qui s’était reclus depuis le 2 mai à son domicile. Dans sa déclaration devant des milliers de jeunes qui suivaient sa caravane au milieu de la journée, vers 13 heures, Sonko n’a pas manqué de jeter de grosses pierres dans le jardin du Président Macky Sall qu’il a surnommé « Firawna » (Pharaon). « Vous de Goudomp, vous m’avez créé des ennuis. Cette mobilisation spontanée ne va pas plaire au locataire du palais. Pour les prochaines étapes, pour une crise de jalousie, il va mobiliser les forces de l’ordre à mes trousses. Depuis 12 ans, Dieu nous a maudits. Il nous a donné comme président de la République quelqu’un comme Firawna, qui prive tout le monde de sa liberté. Vous les jeunes, ne vous laissez pas berner. J’invite ceux qui n’ont toujours pas conscience de cette gravité à ne pas permettre au chef de l’Etat d’arriver à ses fins. Sinon, vous serez prisonniers et esclaves chez vous. Nous avons bataillé depuis huit ans pour avoir cela. Nous avons tous vu : des insultes, des radiations, bavures, complot… mais nous avons tout accepté parce que nous aimons ce pays. Mais ce que nous n’accepterons pas, c’est que Macky Sall utilise la justice pour empêcher Ousmane Sonko d’être président de la République dans huit mois. On ne l'accepte pas et vous jeunes ne devraient pas l’accepter. C’est le sens de cette caravane de la liberté. Continuons à résister », a-t-il lancé avant de rentrer dans son véhicule pour poursuivre son convoi.
Goudomp et Samine déroulent le tapis rouge à Sonko
A l’étape de Samine, le convoi était obligé de passer par la mosquée qui venait d’être inaugurée pour recevoir des prières. Là encore, beaucoup de jeunes sont sortis pour lui témoigner leur compassion et affection. Durant plusieurs minutes sous le chaud soleil de 17 heures en région sud, le convoi roulait très lentement et direction de Kolda, la capitale du Fouladou. Mais, il était obligé de ralentir à l’étape de Tanaff où comme à Samine et Goudomp, des centaines de militants et sympathisants l’attendaient pour lui montrer soutien et admiration. Il est accompagné par ces centaines de militants qui tout au long du trajet scandaient son nom et des chants défavorables au Président Macky Sall pour ragaillardir Ousmane Sonko. Histoire de donner plus de courage et permettre à leur leader de renforcer sa hargne.
La résistance a été farouche et déterminante à Kolda
Les échauffourées entre jeunes et forces de l'ordre ont commencé à Kolda avant que l’initiateur de la caravane de la liberté n’arrive. Des grenades lacrymogènes lancées aux abords du lycée Bouna proche de la route nationale n°6, voie de passage de la « Caravane de la liberté », ont fait sortir les élèves gazés des salles de classe. C’était le sauve qui pouvait dans l’après-midi. Les apprenants sortent en courant dans tous les sens pour se débarrasser des effets des gaz lacrymogènes. Ces potaches, délogés par les lacrymogènes sont allés grossir les rangs des autres jeunes décidés à accueillir leur leader et à en découdre avec les forces de l’ordre qui veulent les en empêcher.
Ousmane Sonko est accueilli à Kolda par une pluie de lacrymogène
Le cortège du leader de Pastef est arrivé dans la capitale du Fouladou à 20 heures. Mais il a été tout d’abord bloqué à l’entrée de la ville par les Fds, malheureusement insuffisantes en nombre et impuissantes devant cette détermination de la foule immense et déchainée. Finalement, elles ont été repoussées jusqu’à plusieurs mètres encore. Et le théâtre des affrontements s’est déplacé au quartier Bouna. Durant plusieurs minutes encore, sympathisants de Sonko et forces de l’ordre se sont encore frottés. Aussi, Ousmane Sonko a décidé de passer par le centre-ville pour aller à l’hôtel, mais les forces de l’ordre s’y sont encore opposées. Elles veulent que le convoi passe par les quartiers périphériques. Ce que ses partisans ne veulent pas entendre. Les responsables de la mouvance présidentielle avaient envoyé leurs éléments pour disent-ils barrer la route et montrer leur force. Malheureusement, c’était sans compter avec la détermination des Pastéfiens qui les ont broyés très rapidement et très facilement. Malgré la présence de gros bras en leur sein, les militants de la mouvance présidentielle se sont repliés très tôt. Le convoi a finalement fait marche arrière pour emprunter l’autre voie tracée par les Fds pour rejoindre l’hôtel où il doit passer la nuit.
Baye Modou SARR
ENCADRÉ
Djibril Gueye Ndiaye, chef de protocole de Sonko et quatre des gardes à la section de recherche de Mbour
Ils ont été interpellés par les forces de l’ordre et de sécurité. Djibril Guèye Ndiaye, chef de protocole du leader de Pastef et quatre gardes du corps d’Ousmane Sonko sont actuellement à la brigade de la section de recherche de Mbour. Ils étaient en partance pour Kolda pour rejoindre la caravane de la liberté initiée par Ousmane Sonko.
B M S