La Division spéciale de lutte contre la cybercriminalité (Dsc) a mis à nu un vaste système de diffusion pornographique et de promotion de la prostitution via internet, appuyé par un site spécialisé et des groupes Telegram. Trois personnes ont été interpellées et déférées à Dakar, tandis que l’enquête se poursuit pour identifier tous les acteurs du réseau.
La surveillance rapprochée du cyberespace opérée par la Division spéciale de lutte contre la cybercriminalité a permis de découvrir un dispositif sophistiqué orchestré autour d’un site pornographique et de plusieurs groupes privés sur Telegram. Ce système servait à diffuser des contenus explicites et à promouvoir des prestations sexuelles tarifées, dans une organisation structurée dirigée par un administrateur opérant sous pseudonyme depuis l’étranger.
Les enquêteurs ont mis au jour un volume impressionnant de contenus illicites. Pas moins de 2148 vidéos et images pornographiques ont été extraites des supports numériques exploités, certaines mettant en scène des personnes identifiées et massivement relayées dans les canaux concernés. Les investigations ont également révélé un mode opératoire précis : la production volontaire par les intéressées de vidéos personnelles à caractère pornographique, ensuite transmises à l’administrateur chargé de leur diffusion et de la promotion de services sexuels.
Des tarifs compris entre 20.000 pour 90 mn et 100.000 pour une "nuitée"
Selon les déclarations recueillies, les rendez-vous étaient fixés via les groupes Telegram, l’administrateur assurant la mise en relation entre clients et prestataires. Il prélevait un quart des revenus générés, soit l’équivalent d’un client sur quatre, en guise de rémunération. Les tarifs appliqués s’élevaient à 20.000 francs Cfa pour une heure et pouvaient atteindre 100.000 francs Cfa pour une nuitée, avec des paiements opérés principalement via les services de transfert d’argent mobile.
Les éléments obtenus ont conduit à l’identification et à l’interpellation de trois personnes impliquées. Toutes ont été entendues puis déférées devant le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar. L’enquête judiciaire se poursuit sous la direction des autorités compétentes, afin d’élargir le cercle des responsabilités et d’atteindre l’ensemble des membres du réseau, y compris l’administrateur basé à l’étranger.
La Police nationale rappelle sa détermination à protéger les citoyens, à combattre la criminalité numérique sous toutes ses formes et à endiguer la diffusion de contenus illicites ou contraires aux lois et aux bonnes mœurs sur les plateformes en ligne.
Samba THIAM