Sitor Ndour garde la prison. Le président du Conseil d’administration de la société d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta (Saed) n’a pas finalement obtenu une ordonnance favorable du juge d’instruction par rapport à sa demande de mise en liberté provisoire. En effet, le magistrat instructeur a suivi le réquisitoire du Parquet pour rejeter la requête. Le juge a évoqué une kyrielle de motifs.
Le juge d’instruction du deuxième cabinet a prolongé le séjour carcéral de Sitor Ndour. Mamadou Seck, qui a rendu son ordonnance depuis le 14 septembre dernier, a rejeté la requête aux fins de mise en liberté provisoire introduite par Sitor Ndour, via son conseil, le 8 septembre dernier. En fait, selon nos informations, le magistrat instructeur a suivi quasiment le parquet dans son réquisitoire. Plusieurs motifs ont été soulignés par le juge pour rejeter la demande. Dans la motivation de sa décision de rejet, le juge Mamadou Seck a soutenu que la procédure d’instruction est toujours en cours et qu’elle n’est donc pas terminée ; ce, en dépit du fait qu’il a entendu toutes les parties et qu’il a même fait les confrontations. Le deuxième motif évoqué par le magistrat instructeur est que Sitor Ndour pourrait profiter de sa mise en liberté provisoire pour essayer d’entrer en contact avec les parents de la victime et que cela risquerait d’entraver la procédure d’information judiciaire.
Les trois motivations du juge
Une sorte de subornation de témoin, pourrait-on dire, crainte par le juge, même si la partie civile a été déjà entendue, encore une fois. Et ce n’est pas tout, selon le juge du deuxième cabinet d’instruction, Sitor Ndour est poursuivi pour des faits criminels qui ont troublé l’ordre public et il risque ainsi des peines criminelles prévues par la loi, dans le cas d’espèce. Du coup, il est trop risqué de le mettre en liberté provisoire même si c’est assorti d’un placement sous contrôle judiciaire. Ainsi son maintien en détention constitue, pour le magistrat instructeur, le seul moyen d’assurer sa représentation en justice. Mamadou Seck ne veut pas donc prendre le risque de voir le Pca de la Saed se soustraire à l’action de justice en s’évaporant dans la nature ou en lui échappant des mains. Ce sont les motivations du juge pour rejeter la requête déposée par les conseils de Sitor Ndour.
La défense de SitorNdour va attaquer la décision
Ces derniers, en tout cas, nesont pas d’accord avec les arguments avancés par le juge Mamadou Seck. La défense pourrait ainsi revenir au cabinet du juge pour déposer une autre demande de mise en liberté provisoire ou faire appel de l’ordonnance de refus et essayer de décrocher le quitus de sortie pour son client, devant la Chambre d’accusation.
Rappelons que dans cette histoire, Sitor Ndour a été accusée par sa bonne, A. Thiaw de l’avoir violée. L’ancien directeur du Centre des œuvres universitaire de Dakar a nié, cependant, les faits, depuis le début de la procédure. Après les auditions des parties et la confrontation, l’avocat de Sitor Ndour a ainsi déposé une demande de liberté provisoire, en soulevant une batterie d’arguments qui pourraient justifier la mise en liberté provisoire de son client. Il a évoqué l’affaire Ousmane Sonko qui, malgré la gravité des faits, n’a pas abouti à un placement sous mandat de dépôt du leader de Pastef.
Alassane DRAME