Samuel Sarr va devoir garder la prison jusqu’au 4 mars prochain. Car, il ne peut plus compter sur sa nouvelle demande de mise en liberté provisoire déposée le 14 février dernier sur la table du juge d’instruction du deuxième cabinet. En effet, pour cette nouvelle requête, une ordonnance de rejet a été rendue, hier, par le juge du 8ème cabinet qui a remplacé son homologue du deuxième empêché. Pour motiver le refus, le magistrat instructeur a invoqué principalement l’absence de faits nouveaux et le risque de concertation ou de collusion avec un tiers impliqué, si toutefois il sort de prison. Un appel a été immédiatement fait de l’ordonnance.
La quête effrénée de Samuel Sarr d’une liberté provisoire n’a pas encore porté ses fruits. L’ancien Directeur général de la Senelec ne peut plus compter sur sa nouvelle requête déposée le 14 février dernier sur la table du juge d’instruction du deuxième cabinet et il va donc prolonger son séjour carcéral. Ses espoirs de humer bientôt l’air de la liberté provisoire reposent désormais sur son recours au niveau de la Chambre d’accusation dont l’audience aura lieu le 4 mars prochain. Hier, en effet, le juge d’instruction du 8ème cabinet, qui s’est substitué à son collègue du deuxième cabinet, empêché, a rendu une ordonnance de refus, non sans invoquer des motifs.
Les motivations du juge
L’un des arguments présentés par le magistrat instructeur est qu’il n’y a pas de faits nouveaux entre la première requête qui avait fait l’objet de rejet et la nouvelle. Il n’y a donc aucune évolution selon le juge depuis la première requête pour le pousser à rendre une ordonnance favorable. Ainsi, poursuit le magistrat instructeur, «en l’absence de faits nouveaux et pour sa garantie de représentation en justice», Samuel Sarr doit rester en détention.
L’autre argument brandi par le juge est que la mise en liberté provisoire de l’ancien Directeur général de West African Energy (WAE) «pourrait entraver la bonne marche de l’instruction, notamment faciliter une éventuelle concertation ou collusion avec les tiers impliqués». Outre ces arguments, le magistrat instructeur a confirmé l’argumentaire du chef du Parquet. Ce dernier, dans son réquisitoire, avait évoqué le fait que Samuel Sarr a déjà une requête pendante actuellement devant la Chambre d’accusation. Autant d’arguments qui ont donc conduit au rejet, hier, de la requête déposée le 14 février dernier.
Un recours déposé par les avocats de Samuel Sarr
Pas du tout en phase avec le magistrat instructeur, les avocats de la défense ont immédiatement déposé un recours.
Rappelons que déjà le 4 mars la Chambre d’accusation va statuer sur l’appel des avocats de l’ancien Dg de WAE, par rapport à l’ordonnance de refus du 6 février. Dans leur recours, la défense s’est appesantie sur les faits pour souligner l’« innocence » de leur client, qui a été blanchi par le rapport de l’expert Alioune Touré. Ils ont également précisé que leur client présente bel et bien des garanties de représentation en justice et que toutes les parties étant entendues, il n’y a aucun risque de subornation de témoins. Ce, outre le fait que leur client ne risque pas de quitter le pays sur la pointe des pieds. La balle est dans le camp des juges de la Chambre d’accusation.
Alassane DRAME