Suite au décès de Doura Diallo au centre de santé de Kédougou, soulevant une vive polémique, le ministère de la Santé a instruit un audit pour déterminer les circonstances du décès de la femme et son bébé. Et contrairement au procureur de Kédougou, qui avait conclu à un «homicide involontaire» avec l’arrestation des personnes «impliquées», les services de Marie Khémesse Ngom Ndiaye parlent d’un arrêt cardiorespiratoire à la suite d’une hémorragie interne avec 500 ml de sang aspiré à la suite d’une rupture utérine sur une ancienne cicatrice.
Les commentaires et prises de position vont bon train depuis l’annonce du décès de Doura Diallo et son bébé en salle d’accouchement au centre de santé de Kédougou. Mais le ministère de la Santé «disculpe» Dr Léonce Faye et son équipe qui avaient été accusés par le procureur de Kédougou d’homicide volontaire sur la personne de Doura Diallo. En effet, après avoir eu connaissance de l’incident, le ministère de la Santé a dépêché une équipe conduite par le directeur de la Santé de la Mère et de l'Enfantpour faire un audit de la situation. Ce dernier étaitaccompagné d'un représentant de la chaire de gynécologie et obstétrique de la Faculté de médecine, de pharmacie et d'odontologie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
«Près de 6 facteurs de risque susceptibles de compromettre la grossesse et l'accouchement décelés chez la patiente»
L’équipe chargée de ladite mission a consulté leregistre de consultations prénatales et celui de partogramme du poste de santé de Dalaba ; la fiche de référence de la patiente du poste de santé de Dalaba au centre de santé de Kédougou; le dossier d'accouchement de la patiente au niveau du centre de santé de Kédougou, la feuille de surveillance de la patiente; le compte-rendu de la césarienne effectuée sur la patiente; le carnet de santé de la mère et de l'enfant de Madame Doura Diallo.
L'exploitation de ces différents documents cités a permis,selon le ministère de la Santé,de constater chez la patiente décédée près de six (06) facteurs de risque susceptibles de compromettre la grossesse et l'accouchement. Aen croire la mission dépêché par les autorités sanitaires«l'exploration chirurgicale a retrouvé une rupture utérine sur une ancienne cicatrice avec propagation, ainsi qu'une hémorragie interne avec 500 ml de sang aspiré».
Ainsi, renseignent les services de Marie Khémesse Ngom Ndiaye, «devant les difficultés d'extraction du fœtus et l'absence de signes de vie dudit fœtus,une embryotomie a été réalisée dans le but d'arrêter le saignement pour sauvetage maternel, une hystérectomie d'hémostase a été effectuée, suivie de la mise en place d'un drain pour évacuer le sang résiduel et surveiller d'éventuels saignements».
L'intervention a duré environ trois (3) heures et en fin d'intervention, la patiente a présenté un arrêt cardiorespiratoire suivi d'une réanimation sans succès. Ainsi donc, le décès a été constaté à 19heures d’après le communiqué du ministère de la Santéqui dit manifester son soutien aux personnels de santé après avoir présenté des condoléances à la famille explorée.
Le ministre de la Santé exhorte par la même occasion les personnels médicauxà persévérer dans les soins humanisés tout en appelant au calme et à la sérénité.
NdèyeKhadyDIOUF