Ce que risque le journaliste Pape Ndiaye : L’infraction de ‘’ diffusion de fausses nouvelles’’ plus grave que celle ‘’d'outrage à magistrat’’



 
 
Si son dossier va en instruction après son face-à-face avec le procureur, le journaliste de Walf Tv Pape Ndiaye risque de passer plus de 6 mois en détention provisoire, si toutefois le parquet maintient le délit de diffusion de fausses nouvelles contre lui. Parce que, selon une source, cette infraction est plus grave que celle d'outrage à magistrat pour laquelle le journaliste est aussi poursuivi.
 
 
 
Convoqué par la Sûreté urbaine vendredi dernier 3 mars 2023, le chroniqueur de Walf Tv, Pape Ndiaye, a été par la suite placé en garde à vue. Le journaliste qui a, dans l'affaire Sweet Beauté, dit que «19 substituts de procureur n’étaient pas d’accord avec le renvoi en chambre criminelle de l’affaire Sonko/Adji Sarr» est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles et outrage à magistrat. Et c'est aujourd'hui qu'il sera présenté au procureur de la République pour répondre de ces faits. La première infraction consistant, pour une personne, à répandre dans le public, par des voies et moyens quelconques, des informations fausses ou trompeuses. Si cette incrimination est retenue, il risque gros. Car, selon une source anonyme, si le procureur de la République maintient l'infraction la «plus grave» à savoir celle de diffusion de fausses nouvelles, il peut faire l'objet d'un mandat de dépôt pour plusieurs mois. «L'article 255 prévoit 1 an à 3 ans de prison. Il y a aussi l'article 127 bis. Et concernant cet article, le mandat de dépôt est de 6 mois non renouvelable. Donc s'il est placé sous mandat de dépôt sur la base de l'article 255 du code pénal, la détention peut dépasser 6 mois. Il peut faire un mandat de dépôt de plus de 6 mois parce qu’avec l'infraction concernant la diffusion de fausses nouvelles, le mandat de dépôt est obligatoire. Et quand on est dans l'hypothèse d'un mandat de dépôt obligatoire, même si c'est en matière délictuelle, l'instruction peut durer plus de 6 mois», a-t-il expliqué. Il poursuit en soutenant que l'outrage à magistrat est puni par l'article 194 du code pénal. Et les personnes qui sont reconnues coupables dudit délit risquent selon le code pénal 1 mois à 2 ans de prison.
D'après toujours notre interlocuteur, en matière de délit, la durée d'instruction est de 6 mois. Mais après 6 mois, si l'instruction n'est pas bouclée ou terminée, l'inculpé peut bénéficier d'une liberté d'office. «Maintenant, si l'instruction est terminée avant les 6 mois, vous partez en jugement. Donc là vous ne sortez pas de prison parce que la procédure est terminée. Vous pouvez aussi avoir une liberté provisoire avant. Si vous êtes poursuivi pour un délit, vous pouvez avoir une liberté provisoire en cours de procédure dans le principe», ajoute-t-il.
 
Fatou D. DIONE
 
LES ECHOS

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