Le crédit du compte confiance entre le Drh de la Cbao et les syndicalistes est épuisé depuis un moment avec les licenciements notés dernièrement et qui visent ceux qui sont syndiqués. Ce qui d’ailleurs à pousser le collège des délégués du personnel de Cbao à interpeller le Drh Babacar Guèye sur sa gestion de la crise actuelle et aussi sur les arguments avancés pour motiver le licenciement d’agents de la Cbao. Une mise en demeure à laquelle le Drh est invité à répondre dans les meilleurs délais.
Le collège des délégués du personnel de Cbao a envoyé une « mise en demeure » au directeur en charge du capital humain de la banque Babacar Guèye. Ce, pour l’interpeller sur l’escalade de licenciements notée ces derniers jours au sein de l’institution financière. « Le collège des délégués a remarqué depuis le vendredi 19 janvier 2024 une escalade dans votre acharnement à l'encontre du personnel de Cbao qui a observé le mot d'ordre de grève. À la lecture des motifs que vous avez indiqués dans les lettres de licenciement, vous concrétisez votre campagne d'intimidation », fait savoir le collège des délégués du personnel de Cbao. En clair, les délégués, pour savoir les tenants et aboutissants des agissements du Drh, l’ont interpellé sur un certain nombre de points. « Le droit de grève a-t-il été mal utilisé ? l’exercice de ce droit a-t-il été abusif ? la plateforme revendicative n'a-t-elle pas été portée à votre connaissance ? Si oui, à quelle date ? », demande le collège des délégués. Autre point soulevé par le collège, c’est l’inertie du Drh après avoir été informé du dépôt du préavis de grève des syndicalistes. Ces derniers se demandent même les moyens utilisés par le Drh pour argumenter le licenciement des syndicalistes au sein de la banque : « depuis votre accession au poste de Directeur en charge du capital humain, avez-vous pris des mesures émanant de votre seule initiative, en termes d'avantages à l'endroit du personnel ? Si oui, indiquez-les. La Banque Cbao détient-elle un compte sur Facebook. Par quels moyens avez-vous obtenu les vidéos, audios que vous avez cités dans les motifs de licenciements ? »
Pis, les syndicalistes demandent à Babacar Guèye s’il connait ses prérogatives quant à la protection des données à caractère personnel. Autre interpellation, c’est le contenu du courrier en date du 5 octobre 2023 adressé au collège des délégués du Personnel de Cbao. « Vous avez qualifié cette « grève d'illicite » pour utiliser vos propres mots avant de vous raviser. Vous en souvenez-vous ? Permettez-nous aussi de vous rappeler que, selon la loi, l'exercice du droit de grève ne peut justifier la rupture du contrat de travail, sauf faute lourde (mais pas légère) imputable au salarié. Son exercice ne peut donner lieu à aucune mesure discriminatoire, notamment en matière de rémunération et d'avantages sociaux. Tout licenciement prononcé en absence de faute lourde est nul de plein droit ».
Les syndicalistes soulignent qu’ils ont été étonnés lorsqu'en pleine phase de négociation, « Babacar Guèye a servi des demandes d'explication à des agents qui ont observé la grève et à des membres du collège des délégués du personnel. Nous avons en outre été surpris quand vous avez servi, parmi ces personnes, des sommations interpellatives reprenant les mêmes termes. Vous avez commencé à distribuer, suite à ces demandes d'explication et sommations interpellatives, des lettres de licenciement. Pourquoi une cible précise ? Pourquoi envers un segment exerçant un droit qui lui est reconnu par les lois et règlements ? »
Le collège des délégués est plus que jamais convaincu que Babacar Guèye tente « d'anéantir le mouvement syndical au niveau de Cbao mais aussi porter atteinte aux libertés syndicales, faisant fi en même temps des dispositions réglementaires et légales régissant ce domaine ». Pour finir, les syndicalistes précisent que toute interpellation n'est pas fortuite et qu’ils invitent vivement Babacar Guèye à y donner suite dans les meilleurs délais.
Samba THIAM