COUPURE DU SIGNAL DE WALF TV : La Cap condamne l'immixtion dangereuse et liberticide de Moussa Bocar Thiam dans les programmes de Walf




 
 
 
Le ministre de la Communication Moussa Bocar Thiam s’est encore distingué en coupant le signal de Walf Tv en pleine édition spéciale, tout simplement parce que son injonction au patron de cette télévision d’arrêter l’émission est tombée dans l’oreille d’un sourd. Une attitude énergiquement déplorée par le Synpics et la Cap dans un communiqué.
 
 
 
L’annulation du décret convoquant le corps électoral par le président de la République n’a pas été sans conséquence avec des manifestations notées hier un peu partout dans la capitale. Des manifestations retransmises en direct par la télévision Walfadjri à travers une édition spéciale consacrée à ces événements. Malheureusement, ce droit d'informer le public constitue un délit aux yeux de la tutelle, en l’occurrence, le ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam. En effet, après avoir sommé le Président-directeur général du groupe, Cheikh Niasse, d’arrêter l’édition incriminée, en vain, il a tout simplement coupé le signal de la télévision. Pire, informe plus tard Cheikh Niasse, c’est la licence de Walfadjri qui a été retirée. Une atteinte grave à la liberté d’informer fustigée tour à tour par le Synpics et la Coordination des associations de presse (Cap). «Le Synpics condamne fermement la coupure du signal de Walf Tv (Privé) constatée sur le réseau Tnt et décidé par le Cnra. Comme toutes les chaînes de télévision du pays, Walf Tv est en droit de tenir un plateau spécial sur la situation politico-institutionnel du pays, marquée par la suspension du processus électoral décidée par le président de la République samedi. Cette coupure du signal est d'autant plus alarmante qu'elle survient sans les procédures de mise en demeure prévues par la Loi portant Code de la presse et sans qu'aucun grief objectif ne soit opposé aux dirigeants de la télévision. Elle n'est pas non plus le fait de l'autorité administrative habilitée», dénonce le Synpics dans un communiqué.
 
L’interpellation des professionnels des médias, déplorée
 
La Coordination des associations de presse (Cap) s’est inscrite dans cette dynamique. «Nous dénonçons avec énergie cette mesure excessive qui est inadmissible dans un pays démocratique comme le Sénégal. Les Associations de presse qui apportent un soutien sans réserve au groupe Walfadjri condamnent par la même occasion l'immixtion dangereuse et liberticide du ministre en charge de la Communication dans les programmes de la télévision Walfadjri. Un ministre de tutelle, de surcroît un avocat, qui ne respecte pas les voies légales pour couper un signal», s’indigne la Cap. Outre la coupure du signal de Walf Tv, la Cap a aussi dénoncé l'interpellation des professionnels de médias, qui étaient sur le terrain pour la couverture médiatique d'une activité politique. «Des femmes Journalistes ont été brutalisées, arrêtées et humiliées par des éléments de la Gendarmerie nationale avant d'être relâchées ce dimanche février 2024 ! Nous dénonçons ces actes inacceptables et appelons les forces de défense et sécurité à plus de retenue», déplore la Cap.
 
M. CISS
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :