COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES: Deux conjoints écopent de 3 mois assortis du sursis pour avoir battu et poignardé leur voisine, pour une histoire d'eau



 
3 mois de prison assortis du sursis, c’est la peine qui a été infligée au couple Oulimata Diallo et Aly Ndiaye, hier, par le tribunal des flagrants délits de Dakar, où ils ont comparu pour coups et blessures volontaires ayant entrainé une incapacité temporaire de travail de 10 jours et détention illégale d’arme blanche. Dans une maison en location à la Sodida, vers 2 heures du matin, ces conjoints avaient battu et poignardé leur voisine, la dame Oumar Faye, lors d’une altercation pour une histoire d’eau au robinet. 
 
C'est l'eau du robinet qui est à l'origine de cette altercation entre les époux Oulimata Diallo et Aly Ndiaye, d’une part, leur voisine la demoiselle Oumar Faye, d’autre part, dans une maison à la Sodida où ils sont tous colocataires. Pour avoir copieusement tabassé et poignardé Oumar Faye, Aly Ndiaye et son épouse Oulimata Diallo ont été trainés, hier, devant la barre des flagrants délits de Dakar pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 10 jours. Sur les faits, dans cet immeuble à étages où habitent les protagonistes, il y a un problème d'adduction d'eau, ce qui fait que les personnes qui se trouvent aux niveaux supérieurs peinent à être alimentées correctement. Ce faisant, à des heures tardives de la nuit, la demoiselle Oumar Faye et ses présumés agresseurs sont obligés de descendre pour s'approvisionner au robinet du bas. 
Le jour des faits, vers 2h du matin, les époux sont descendus et remplissaient leurs bidons sans problème. Quand son tour est arrivé, la dame Oumar Faye a posé sa bassine pour la remplir. Mais le prévenu Aly Ndiaye l'aurait subitement enlevée d'un coup de pied. Ainsi, il aurait donné des coups de poing à sa victime. Avant que sa femme ne lui prête main-forte en assénant des coups de couteau à la demoiselle Oumar Faye. 
 
La prévenue, bébé au bras, explique
 
 
Dans la mêlée, la victime a reçu le soutien de ses sœurs Ndèye et Nina. 
Conduite à l'hôpital, le médecin a conclu dans le rapport de Oumar Faye l'existence de plusieurs blessures causées par une arme blanche. Plainte déposée, les mis en cause ont comparu hier devant le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar où chacun a livré sa version de l'histoire. Son bébé sur les bras, l'étudiante Oulimata Diallo, poursuivie pour Cbv et détention illégale d'arme, donne sa version. «C'était à notre tour de puiser de l'eau. Mais, elle a mis sa bassine avant que mon époux ne lui fasse la remarque. C'est ainsi qu'elle a commencé à l'insulter. J'ai demandé à Aly de ne pas répliquer en le calmant. Malgré cela, ses trois sœurs et elle sont venues devant la porte de notre chambre et ont persisté dans les injures. Elles se sont toutes ruées sur mon mari lorsqu'il est sorti. Ne pouvant plus le regarder être malmené, je suis intervenue. J'ai alors saisi le couteau de cuisine qui se trouvait dans ma chambre pour leur faire peur. Mais mon intention n’était pas de la poignarder. J’avoue qu’on s’est tiraillé cette arme blanche qui l’a blessée et qui m’a tranché la main. Quant à sa sœur, elle est sortie avec un pilon. Mais ni moi, ni mon mari, ne l’avons poignardée», raconte-elle. Et de poursuivre : «je suis comme une prisonnière dans cette maison. Parce que moi et mes enfants, nous ne sommes pas à l’aise dans cette ambiance délétère». 
 
 
Aly Ndiaye dément, la victime campe sur sa position
 
 
 
Ayant comparu libre, contrairement à son épouse, l’informaticien Aly Ndiaye a précisé : «si on l'avait poignardée, elle ne serait pas là». A sa suite, la victime Oumar Faye est revenue sur le récit de la bagarre. «Il m’a poussée avant de me donner des coups de poing, au moment où je plaçais ma bassine sous le robinet pour la remplir. Ensuite sa femme est venue avec le couteau avec lequel elle m'a asséné plusieurs coups», explique-t-elle. 
 
 
Me Abou Abdoul Daff défend la prévenue par instinct de paternité
 
 
 
Le procureur, qui s’est appesanti sur la constance des faits, a requis l’application de la loi à l’encontre des prévenus. Avocat de la défense, Me Idrissa Cissé a sollicité la disqualification des Cbv en violences et voies de fait, en leur faisant une application bienveillante de la loi. Dans la même foulée, Me Abou Abdoul Daff a abondé dans le même sens : «je me suis porté volontaire de la défendre par instinct de paternité, lorsque je l'ai vu avec son petit à la cave. Aidez-les Monsieur le Président. Son mari s'est engagé à déménager», assure la robe noire. 
Au final, le juge les a déclarés coupables en les condamnant chacun à 3 mois de prison assortis du sursis. Aussi, le tribunal a donné acte à la victime qui n’a pas demandé d’intérêts civils. 
 
Fatou D. DIONE 
 

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