CONTENTIEUX ELECTORAL EN GUINEE : Cellou Dalein retrouve sa liberté de mouvement, la France rejoint l’UE dans le doute sur la crédibilité des résultats



En attendant le dépôt des recours auprès du Conseil constitutionnel et que celui-ci vide les contentieux, les deux camps manœuvrent pour gagner la bataille de l’opinion. L’étau desserré autour de sa maison, Cellou Dalein s’est exprimé pour réitérer ne rien attendre de la communauté internationale, non sans saluer les prises de position de l’UE et de la France qui expriment des doutes sur la crédibilité du scrutin. A ces dernières, le camp du président Condé reproche de n’être pas venues observer les élections.

Cellou Dalein Diallo s’est adressé à la presse dès la levée du blocus de sa maison intervenue vers midi, hier mercredi, après une semaine d’interdiction d’entrée et de sortie par les forces de l’ordre, déployées au lendemain de l’auto-proclamation du leader de l’Ufdg comme vainqueur au premier tour du scrutin du 18 octobre dernier. S’il a martelé ne rien attendre de la communauté internationale, dont une mission conjointe Cedeao-UA-ONU vient de boucler une visite à Conakry, Cellou Dalein n’en a pas moins salué les prises de position de L’Union européenne et de la France, qui ont exprimé leurs doutes sur la sincérité du scrutin

Cellou salue les positions de l’UE et de la France

En effet, la France s’est exprimée à son tour hier sur l'élection présidentielle du 18 octobre en Guinée. A travers son ministre des Affaires étrangères, Jean Yves Le Diran, qui a soutenu : «la France a pris note de l’annonce des résultats provisoires du premier tour de l’élection présidentielle en Guinée par la Commission électorale nationale indépendante le 24 octobre. La France, qui avait déjà exprimé sa préoccupation sur le caractère non consensuel du fichier électoral, partage les interrogations exprimées par l’Union européenne sur la crédibilité des résultats qui devront être levées de façon transparente, dans le cadre d’un dialogue inclusif et du processus prévu par la loi». Condamnant les violences, le chef de la diplomatie française «appelle à ce que des enquêtes indépendantes soient menées afin de rendre justice aux victimes». Non sans ajouter que «la France souligne l’urgence de garantir la liberté de mouvement et d’expression de l’ensemble des acteurs politiques et l’importance de permettre l’accès sans entrave aux moyens de communication».

«La porte ne leur était pas fermée pour envoyer des observateurs»

Dans le camp du président déclaré vainqueur par la Ceni, cette prise de position partagée par l’Union européenne et la France ne laisse pas indifférent. «La position de l'UE et de la France pose problème. S'ils avaient voulu éviter les interrogations, ils allaient observer les élections. La porte ne leur était pas fermée pour envoyer des observateurs. S'ils ne se contentent pas de ce que les autres organisations censées être neutres ont déclaré, c'est qu'il y a autre chose derrière», réagit Alhousseine Makanéra Kaké, l'un des porte-parole du directoire de campagne d'Alpha Condé.

L’Ufdg mise au défi de prouver ses dires

«Qu'on dise que l'UE pose des interrogations, on espère qu'ils resteront à ce stade des interrogations. De toutes les façons comme ils demandent de faire recours aux voies légales pour régler les différends électoraux, on est serein. Nous mettons au défi l'Ufdg de prouver ses dires parce que c'est très facile de dire j'ai gagné», a précisé M. Kaké. Mansour KANE
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