Pour la construction de l’Agropole centre, le Sénégal vient de bénéficier d’un financement de 63,6 millions d’euros soit 41 milliards francs Cfa. Un financement approuvé par le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (Bad) à Abidjan. A rappeler que les travaux de structuration technique et financière de l’agropole centre ont été réalisés par le (Bos) Bureau opérationnel de suivi du Pse.
En 2019, le Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (Bos/Pse) avait conduit tous les travaux de structuration technique et financière de l’Agropole centre. Mieux, au mois de juillet dernier, le Bos a organisé les journées portes ouvertes de l’Agropole centre à Kaolack qui étaient des moments de partage des résultats sortis du Lab. Cette démarche du Bureau opérationnel de suivi du Pse semble porter ses fruits puisqu’il a permis d’obtenir des avancées majeures en termes de mobilisation de financements auprès des partenaires financiers. En effet, le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad) a approuvé le 26 octobre 2022, à Abidjan, un prêt de 63,6 millions d’euros, 41 milliards francs Cfa, au Sénégal pour financer la mise en œuvre du Projet de zone de transformation agro-industrielle du centre, dénommé Agropole-centre. Un projet du ministère du Développement industriel et des Petites et moyennes industries qui va couvrir quatre régions du centre : Kaolack, Kaffrine, Fatick et Diourbel. « La Banque est un partenaire clé du Sénégal dans la mise en œuvre de cinq agropoles compétitives intégrées prévues dans le cadre du Plan Sénégal émergent, à travers un partenariat public-privé. Après l’agropole Sud approuvée en 2019, nous finançons à présent celle de la région du Centre du pays qui couvre un important bassin agricole », a déclaré Marie-Laure Akin Olugbade, Directrice générale de la Banque africaine de développement pour l’Afrique de l’Ouest. Au cours de sa mise en œuvre, le Projet de zone de transformation agro-industrielle du Centre va appuyer la mise en place d’un fonds de développement des chaînes de valeur agro-industrielles (notamment l’arachide, les céréales et le sel) en faveur des organisations de producteurs et des Pme/Pmi. Il sera sensible au genre et ciblera prioritairement les activités situées en amont et en aval de la production pour accroître l’inclusion financière des acteurs des chaînes de valeur. Pour rappel, la superficie de l’agropole centre et de 80 ha et sera viabilisée pour servir de hub répondant aux normes internationales, au conditionnement et stockage des produits agricoles, la production d’énergie, etc. Elle sera complétée par un réseau de modules régionaux (30 hectares à Fatick, 15 ha à Kaffrine et 15 ha à Diourbel) qui permettront ainsi une bonne intégration horizontale et verticale des filières ciblées. À l’issue de la première phase du projet (2023-2027), les résultats suivants sont attendus : la transformation d’au moins 400.000 tonnes d’arachide, 100.000 tonnes de céréales et 50.000 tonnes de sel ; la création et consolidation de 129.500 emplois directs et 208.800 emplois indirects (dont environ 52% pour les femmes). Sont également attendus, plus de 67,74 millions d’euros d’investissements privés à travers 37 projets dans les filières agroindustrielles clés (arachide, céréales, sel, produits animaux, etc.), ce qui devrait permettre de générer au moins 23,17 millions d’euros de recettes fiscales pour l’État sénégalais. Le projet va cibler les exploitants agricoles et le secteur privé (petites et moyennes entreprises et industries incluses) susceptibles d’investir notamment dans la transformation des produits agricoles et la fourniture de services. Plus de 80.000 ménages, soit près de 460.000 personnes (50% de femmes et 60% de jeunes) vont bénéficier du projet qui devrait entraîner une augmentation de leurs revenus annuels d’environ 30%. Le chômage et le sous-emploi seront réduits et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations rurales renforcée. Au moins 1,2 million (51% femmes et 50% jeunes) de personnes vont bénéficier indirectement des retombées du projet.
M. CISS