Le Syndicat autonome des travailleurs des eaux du Sénégal (Sates) est dans tous ses états. Les membres dudit syndicat dénoncent avec véhémence des tractations en coulisses autour du poste de représentant de leur structure au niveau du Conseil d’administration de Sen’Eau et crient à une élection « complotiste ».
Ça grince des dents dans les rangs du Syndicat autonome des travailleurs du Sénégal (Sates) ; un coup de sang qui tourne autour de l’élection du représentant des travailleurs au niveau du Conseil d’administration de Sen’Eau.
Une perte financière de 15 milliards, des contre-performances et du népotisme
Oumar Ba, secrétaire général du syndicat et ses camarades ont tenu, hier, un point de presse qu’ils disent « marqué par le mécontentement généralisé des travailleurs de Sen’Eau et une perte financière cumulée à plus de 15 milliards de F Cfa », disent-ils. Et de poursuivre : « le gain d’espoir qu’avait suscité la prise de fonction du sieur Maguette Niang en juillet 2023 s’est malheureusement transformé en un torrent de désillusions. Il s’est illustré par une gestion caractérisée par un cumul de contre-performances, du népotisme à outrance et la détérioration accrue du climat social au sein de l’entreprise ».
Risques d’accaparement des 11% des actions du secteur au profit du groupe Suez
Ils ont également dénoncé les basses manœuvres dont l’objectif est de mettre la main sur les 11% des actions de Sen’Eau, qui sont détenues par les travailleurs du secteur de l’eau (Sen’Eau 8%, Onas 1,5% et Sones 1,5%). Ba et ses camarades soupçonnent ainsi un « groupe de secrétaires généraux de syndicats de tenter de leur imposer le sieur Momar Sy comme leur représentant au Conseil d’administration ceci, contre la volonté de l’écrasante majorité des travailleurs. Et surtout sans élection et avec la bénédiction apparente de la Direction générale de Sen’Eau », disent-ils.
Vers la perte du contrôle d’un secteur aussi stratégique pour le pays
Ba et ses collègues crient également à la « collusion entre travailleurs et le groupe Suez, détenteur de 45% de l’actionnariat de Sen’Eau, qui mettrait de facto l’Etat du Sénégal en minorité dans le capital de la société avec comme grave conséquence, la perte du contrôle d’un secteur aussi stratégique pour le pays ». Ils ont interpellé les autorités étatiques compétentes en la matière sur « l’élection complotiste » de leur représentant au Conseil d’administration. Ils ont décrié également des pratiques népotistes relatives aux nominations aux postes de responsabilité, le défaut d’organisation d’élections des délégués du personnel, dont leur mandat a expiré depuis le 8 mars 2023.
Ils dénoncent ensuite la ponction « illégale », depuis janvier 2020, des salaires du personnel à titre de cotisations dans le fonds commun de placement (Fcp-Sde) ; des cotisations qui, selon eux, ne sont pas reversées dans le fonds en question.
Vieux Père NDIAYE