A Goudomp, le 2 mars dernier, le chef de l'Etat, Macky Sall, avait invité ses « frères » du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) à « enterrer définitivement la hache de guerre et à travailler résolument vers le dépôt des armes ». Une semaine après, il faut croire que l’appel du président de la République a bien été entendu. En effet, la Faction Mfdc de Diakaye décide de déposer les armes. Cette décision importante a été prise après la signature d’un accord de dépôt des armes avec l’État du Sénégal à Cabrousse, ce vendredi.
Dans le cadre de sa récente tournée économique dans le Sud du pays, le président de la République Macky Sall avait appelé les différentes factions du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) à enterrer définitivement la hache de guerre. «Je voudrais, à partir de cette tribune, renouveler mon appel à mes frères du Mfdc à enterrer définitivement la hache de guerre et à travailler résolument vers le dépôt des armes», avait notamment déclaré Macky Sall dans le cadre de sa tournée économique dans la région de Sédhiou, dont le quatrième jour est consacré au département de Goudomp. Devant une foule nombreuse, au cœur du Balantacounda, localité frontalière avec la région de Ziguinchor et considérée comme l'épicentre du conflit casamançais, Macky s'est «engagé à accompagner ses frères du Mfdc dans la réinsertion et dans le développement de tout le territoire de la Casamance».
Une semaine après, il faut croire que l’appel du chef de l’Etat n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Et pour cause, la Faction Mfdc de Diakaye a signé un accord de dépôt des armes avec l’État du Sénégal à Cabrousse, ce vendredi. Selon les termes de l’accord, l’organisation indépendante Malao a été choisie pour superviser la collecte et la destruction des armes dans un délai de trois mois.
Le collectif des organisations de la société civile en Casamance a facilité la conclusion de cet accord. De son côté, le chef de l’État s’est également engagé à accompagner les membres du Mfdc dans leur réinsertion et dans le développement de tout le territoire de la Casamance.
A cette occasion, le chef de l'Etat a aussi magnifié le travail des forces de défense et de sécurité dans la «défense du sanctuaire national». Il a aussi salué le travail de son homologue bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló pour son implication dans le processus de paix dans la partie méridionale du pays.
L'Etat du Sénégal a signé le 4 août 2022 un accord de paix avec César Atoute Badiate, à la tête d'une faction du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), la rébellion opérant depuis une quarantaine d’années dans la partie méridionale du Sénégal, incluant les régions de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou.
Aux termes de cet accord signé à Bissau, capitale de l'une des deux Guinée, les rebelles signataires s'engagent à déposer les armes et à œuvrer pour le retour définitif de la paix dans la région, théâtre d'une des plus vieilles rébellions africaines en activité.
Les pouvoirs publics sénégalais ont fait du retour définitif de paix en Casamance l'une de leurs priorités, mais jusqu'à l'annonce de cet accord de paix, les tractations pour un règlement du conflit n'avaient pas abouti à un accord définitif, la faute notamment à des divisions au sein du Mfdc.
Rappelons que le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) mène un conflit dit de basse intensité depuis 1982, un conflit resté latent jusqu'aux dernières offensives majeures lancée par l'armée sénégalaise contre les rebelles. Ces offensives avaient permis de démanteler les bases de la rébellion situées au sud et vers la frontière avec la Gambie.
Sidy Djimby NDAO