COMMUNIQUÉ A POLEMIQUE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE, LES DÉTENUS LIBÉRÉS, REPRISE DU PROCESSUS ÉLECTORAL DEMANDÉE, SONKO, DIOMAYE, POSITION DE ME ELHADJI DIOUF : Nicolas Ndiaye dit ses vérités




Au lendemain de leur Secrétariat permanent élargi aux secrétaires généraux des fédérations départementales, Nicolas Ndiaye, le secrétaire général de la Ligue démocratique s’est prêté aux questions de «Les Echos». Dans cette interview, dans un contexte où un communiqué de l’Assemblée nationale a fini de diviser les parlementaires, l’homme politique dit ses vérités sur beaucoup de sujets : la libération des détenus, l’amnistie; mais aussi la position de certains qui pensent qu’on doit aller vers une reprise du processus électoral. Nicolas sans gants.
 
 
 
Les Echos : en quoi la rencontre du secrétariat exécutif de la Ld était pertinente ?
 
Nicolas Ndiaye :  Cette rencontre était très pertinente pour plusieurs raisons : au-delà des positions du secrétaire général ou du secrétariat permanent, le Secrétariat exécutif permanent est un cercle plus large pour prendre des décisions. Mais surtout, nous sommes dans une situation assez complexe qui doit être analysée non seulement de manière ponctuelle, mais de manière dynamique par rapport à ces perspectives. Donc, c’est bon que nous rassemblions le Secrétariat plus les 46 fédérations pour voir les choses sur le plan de la trajectoire qu’emprunte notre pays. Et la réunion s’est très bien passée. Le Secrétariat exécutif permanent a conforté notre position contre la Commission d’enquête parlementaire mais aussi contre le report des élections.
 
 
En tant que député, étiez-vous au courant du communiqué polémique de l’Assemblée concernant la décision du Conseil ?
 
Non, je n’étais pas au courant de ce communiqué. Je ne suis pas signataire. Mais je préfère les dire à l’intérieur de notre groupe parlementaire. Vu mon âge, vu mon expérience, vu les responsabilités que j’assume, au lieu de dire certaines choses au niveau des médias, je préfère le dire à l’intérieur de notre groupe parlementaire. J’attends la réunion de notre groupe parlementaire pour dire exactement ce que je pense.
 
 
Vous militez pour quoi : la reprise du processus électoral ou sa poursuite avec les 20 candidats ?
 
Il relire la décision du Conseil constitutionnel. Si on reprenait tout le processus, le 2 avril, on ne serait pas au bout du processus. Et le mandat du président de la République s’arrête le 2 avril. Ça veut dire donc qu’on ne peut pas reprendre tout le processus, à mon avis. L’esprit de la décision rendue par le Conseil Constitutionnel est qu’on ne peut pas prolonger le mandat du président de la République. Tout doit donc être fait pour qu’à la date du 2 avril, nous ayons un nouveau président de la République.
 
Concertations ou consultations, vous êtes pour lesquelles des formules pour dialoguer ?
 
Je pense que ce qu’il faut, c’est une consultation et en même temps une concertation. C’est-à-dire, la consultation peut être un préalable pour avoir les positions des uns et des autres. Et maintenant, une concertation pour aboutir à un consensus acceptable par tout le monde. Autrement dit, il n’y a pas une contradiction entre consultations et concertations. Je pense que cela doit être deux étapes d’un même processus.
 
La libération des détenus étonne tout le monde. Khalifa Sall veut savoir ce qui se cache derrière…
 
Je pense que des explications doivent lui être données. Nous aussi, on aimerait bien avoir des explications. C’est-à-dire que ça ne gâte rien. Pour des besoins de décrispation, je suis d’accord pour qu’on libère les uns et les autres. Mais les charges étaient graves. Les gens disaient que c’étaient des prisonniers politiques. Nous, on disait que ce n’étaient pas des prisonniers de droit commun. Des explications sont nécessaires. Je trouve que Khalifa Sall a raison. La transparence n’est jamais une mauvaise chose dans un pays.
 
Certains parlent de deal entre le pouvoir et Pastef…
 
Je n’irai pas jusqu’à dire cela. Je ne peux pas me baser sur des rumeurs, des ouï-dire pour faire des accusations contre les uns et les autres. J’attends d’avoir des faits concrets, ponctuels, factuels pour être édifié.
 
Et pour l’amnistie dont on parle tant, qu’elle est votre position en tant que député ?
 
En vérité l’amnistie me pose problème. C’est-à-dire, je ne souhaite pas la prison pour Sonko, mais les faits qui lui ont été reprochés sont d’une extrême gravité. Ce qu’on a vu au Sénégal depuis 2021 jusqu’en 2024, c’est extrêmement grave. Je ne suis pas de prime abord d’accord pour une amnistie. Je crois qu’il doit y avoir un jugement, qu’il s’explique, que ceux qui l’accusent s’expliquent et que la justice se prononce.
 
 
Et pour le cas de Diomaye qui est candidat à ces élections ?
 
Même pour Bassirou Diomaye Faye… N’oubliez pas que Bassirou Diomaye Faye et Sonko sont accusés des mêmes choses. Il est le numéro deux du parti dissous. Le fait qu’il passe entre les mailles du filet du Conseil constitutionnel m’a étonné. Vu que les décisions du Conseil constitutionnel sont sans recours, on est obligé d’accepter. Vaut mieux accepter que d’entrer dans une crise dont on ne connaît pas où ça va se terminer.
 
La Ld ne va finalement plus présenter de candidat ?
 
Non, ça c’est une méprise. C’est un journaliste qui l’a fait dire à Moussa Sarr, notre porte-parole, alors qu’il ne l’a pas dit. Amadou Ba est notre candidat et il reste, il demeure notre candidat. Et nous ferons tout pour qu’il gagne cette élection. Nous nous battrons comme si Amadou Ba était issu des rangs de la Ld.
 
 
Propos recueillis par Madou MBODJ
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :