Dans un contexte national marqué par de vives tensions, la Ligue démocratique exprime sa profonde indignation et sa ferme désapprobation face à la détérioration du système éducatif, universitaire et aux arrestations arbitraires de responsables politiques et d’acteurs économiques. La formation de gauche, dans un communiqué publié hier, milite « pour une résolution de la crise dans l'enseignement supérieur », « pour une démocratie respectueuse des libertés fondamentales », « pour une justice équitable et impartiale », « pour l'abrogation de la loi d'amnistie » ou encore « pour plus de responsabilité du pouvoir en place ». Évoquant la commémoration du 80e anniversaire du Massacre de Thiaroye, la Ld exige de la France des excuses officielles et publiques ainsi qu'une réparation pour toutes les victimes de cette tragédie coloniale.
Dans le contexte brûlant qui marque l'actualité nationale, la Ligue démocratique exprime, avec une profonde amertume et une vive désapprobation, son indignation face à l'escalade de tensions qui affectent notre système éducatif universitaire, ainsi qu'aux arrestations arbitraires de responsables politiques et d'acteurs économiques.
Militant pour une résolution de la crise dans l'enseignement supérieur, la formation politique considère que les actions violentes des étudiants bien que déplorables expriment leur situation alarmante et préoccupante, notamment dans les universités publiques. Il exige une prise en charge diligente et responsable des revendications des étudiants. Les évènements récents à l'Université Assane Seck de Ziguinchor, qui ont conduit à sa fermeture et à la dissolution des Amicales, sont le résultat direct de conditions pédagogiques et sociales précaires, aggravées par des promesses non tenues et des engagements reniés par le pouvoir en place.
« La Ld estime que ces actions, bien que parfois désespérées, traduisent une posture légitime face à une situation devenue insoutenable. Nous appelons le gouvernement à prendre toute la mesure de cette crise, à rétablir la sérénité et à garantir aux étudiants les moyens d'une éducation digne et conforme aux aspirations légitimes de notre jeunesse. », note le communiqué.
Appelant à une démocratie respectueuse des libertés fondamentales, la Ligue démocratique condamne avec la plus grande fermeté l'arrestation de Moustapha Diakhaté, leader politique et homme de conviction, qui n'a eu d'autre tort que celui d'exprimer son opinion. À ce stade de l'évolution démocratique de notre pays, aucune voix ne devrait être muselée et aucune personne emprisonnée pour ses idées.
« Le régime actuel, qui avait promis la rupture, s'est enlisé dans des pratiques liberticides et des dérives autoritaires. La tentative de museler la presse, de harceler des acteurs politiques et économiques, et de réduire au silence les voix dissonantes trahit une stratégie populiste et fasciste que nous dénonçons avec force. », dit-il à ce propos.
Avant de poursuivre pour demander une justice équitable et impartiale. En effet, la Ligue démocratique réaffirme avec vigueur qu'en République, toute personne impliquée dans des détournements et malversations doit répondre de ses actes devant une justice impartiale. « Cependant, nous constatons avec consternation une justice à géométrie variable, marquée par une chasse aux sorcières, ciblant des adversaires politiques et économiques, tandis que des dossiers tout aussi graves, tels que ceux de l'Onas et de l'Aser, restent inexpliqués », regrette la formation de gauche. Qui exige que la lumière soit faite sur ces affaires, que les responsabilités soient établies et que la justice soit rendue avec la même rigueur, sans distinction ni parti pris.
En ce qui concerne l'abrogation de la loi d'amnistie, Nicolas Ndiaye et ses camarades notent qu’au moment où la 15ème législature s'installe, leur parti rappelle son opposition à la loi d'amnistie, et exige la lumière sur tous les événements meurtriers qui ont secoué le pays entre 2021 et 2024. En effet, disent-ils, il est impératif d'abroger cette loi inique, et de mener les enquêtes appropriées pour condamner les commanditaires et les auteurs de ces actes barbares, qui ont fait des dizaines de morts et des destructions de biens publics et privés.
Pour nous, la quête de la stabilité ne peut enjamber une telle tragédie.
« Au contraire, l'histoire renseigne que la vérité et la justice sont nécessaires à la paix et à la stabilité de tout pays ayant connu de tels actes meurtriers. Nous n'avons pas le droit de faire comme si de rien n'était », rapporte le communiqué de la Ld. Qui, tout à en se félicitant du travail mémoriel entamé sur les événements de Thiaroye 44, exige de la France des excuses officielles et publiques ainsi qu'une réparation pour toutes les victimes de cette tragédie coloniale. « Mais s'il est essentiel de tirer les leçons du Massacre de Thiaroye 44, il l'est tout aussi pour les actes meurtriers de 2021-2024. En effet, pour apprendre de notre passé commun, nous devons éviter toute mémoire sélective », dit le document.
Invitant à plus de responsabilité le pouvoir en place, la Ligue démocratique appelle le président de la République et son gouvernement à recentrer leurs priorités sur les véritables urgences nationales. La stabilité sociale, poursuit la note, l'éducation de notre jeunesse, et la sécurité alimentaire dans nos zones rurales, confrontées à une faible récolte cette année, doivent être les préoccupations majeures.
« En ces temps d'incertitudes, les Sénégalais attendent des dirigeants une action politique orientée vers l'intérêt général et non une dérive autocratique alimentée par la division et la répression. », assure la Ligue démocratique, réaffirmant son engagement indéfectible aux côtés du peuple sénégalais, demeurant une force résolue de résistance et de propositions constructives pour le pays.
« Face aux dérives autoritaires qui menacent les fondements de notre République, la Ld appelle solennellement à une mobilisation citoyenne déterminée, afin de préserver les acquis démocratiques et de tracer, ensemble, les contours d'un avenir conforme à l'idéal de notre peuple », finit le communiqué.
Sidy Djimby NDAO