COMBATS FICELES ET AVANCES DONNEES POUR LA PROCHAINE SAISON DE LUTTE Les promoteurs se projettent-ils à risque ?



 
Gaston Production, Leewtoo Production et Sénégal Entertainment Group se sont lancés dans lorganisation de combats pour la prochaine saison de lutte. Les promoteurs de ses structures Gaston Mbengue, Pape Thialis Faye et Mao Cissé ont annoncé avoir ficelé leurs combats et donné des avances aux lutteurs quils ont engagés. Des combats certes attractifs, mais qui risquent de ne pas voir le jour avec la pandémie à Covid-19 qui na pas encore dit son dernier mot. Les combats Balla Gaye-Gris Bordeaux, Bombardier-Eumeu Sène, Boy Niang-Tapha Tine, Sa Thiès-Garga-Mbossé ou encore Reug Reug-Gouy Gui verront-t-ils le jour la saison prochaine ? Pour Aziz Ndiaye, ancien promoteur, le risque est énorme.
 
Gaston Mbengue, Gaston Production : «nous ne plaçons nos projets que sur lespoir»
 
«Le monde est pétri de risques. Nous prions tous pour que cette pandémie touche à sa fin. Ce n’est pas la lutte seulement qui est affectée, mais c’est toute l’économie du monde qui est menacée. Si on démissionne et qu’on se laisse à sa merci, on peut se considérer comme déjà mort. On doit avoir l’espoir de vaincre cette pandémie afin de pouvoir choisir les dates pour les combats. La lutte est un facteur de développement et de stabilité sociale. Même si ce n’est pas le Covid, les malades ont besoin d’être distraits et la lutte fait partie des distractions sénégalaises qui soulagent toute la population. Les télés n’ont plus de programme, les gens passent leurs temps à se faire ou se dire du mal. Au moins comme la lutte est aimée de tout le monde, ses préparations pourront soulager un peu les gens. Bien sûr ce sera compliqué de redresser l’économie après la pandémie, mais nous ne plaçons nos projets que sur l’espoir. On souhaite que d’ici janvier, la pandémie soit vaincue et que nous puissions organiser nos combats convenablement et divertir nos concitoyens».
 
 
Mao Cissé coordonnateur Sénégal Entertainment Group : «on sest engagé avec le maximum doptimisme, on ne souhaite pas que la pandémie perdure»
 
«On a déjà remis une avance à Reug-Reug et Gouy-Gui aussi doit normalement recevoir son avance aujourd’hui (hier). Malheureusement, on ne peut pas s’avancer sur le montant des cachets. Tout est risqué, même le cultivateur sème ses graines à risque. On ne vit que d’espoir. On espère seulement que cette pandémie soit solutionnée à temps pour que l’on puisse organiser notre évènement comme il le faut. On s’est engagé avec le maximum d’optimisme et on ne souhaite pas que la pandémie perdure. Quoi qu’il en soit, l’épidémie ne peut pas être éternelle. On souhaite vraiment organiser pour la saison 2020-2021. En tout cas, on essayera de s’adapter ; par exemple, il y a eu un moment où les gens faisaient du télétravail. Donc on s’adaptera avec le moment et avec les meilleures conditions».  
 
 
 
Pape Thialis Faye Leewtoo Production : «si un promoteur investit actuellement dans la lutte, cest vraiment avec risque»
 
«On a déjà fini de ficeler avec Tapha Tine et Boy Niang. On est en train de finaliser avec nos partenaires aussi. On a un modèle économique avec nos partenaires. Cette semaine, on fera les dernières retouches concernant le combat Sa Thiès-Garga Mbossé. C’est compliqué en ce moment de devoir se projeter. Si un promoteur investit actuellement dans la lutte, c’est vraiment avec risque. Pour le moment, on discute avec les lutteurs, leur donner une avance et attendre que la saison soit ouverte pour pouvoir se fixer. Déjà, personne ne sait quand la saison va démarrer. On fera le minimum et on attendra pour voir si on peut organiser nos combats cette année ou repousser à une date ultérieure. Mais ce qui est sûr, c’est qu’on a déjà signé les contrats avec notre partenaire et d’ici vendredi, tout sera peaufiné».
 
Aziz Ndiaye, homme daffaires ancien promoteur de lutte : «en tant quhomme daffaires je naurais jamais investi dans de pareilles circonstances»
 
«Je ne me serais jamais engagé dans un business qui n’a pas de deadline. C’est-à-dire que si je dois faire des projections, je dois y voir clair. En tant qu’homme d’affaires, je n’aurais jamais investi dans de pareilles circonstances. Cette projection doit être régie par un contrat qui ne peut être ajournée qu’en cas de force majeure. Les promoteurs qui ont ficelé des combats et donné des avances aux lutteurs, ont leurs raisons. Peut-être qu’ils ont une vision différente des nôtres ou des stratégies pour se projeter avec cette pandémie. Maintenant, c’est possible aussi de faire des combats à huis clos. Parce que, d’après l’expérience que j’ai eu de l’arène en tant que promoteur, ce qu’on attend des entrées de guichet représente entre 20 ou 30% du budget global ; donc tout le reste vient des sponsors et des droits de télés. Il peut donc arriver un jour qu’on organise des combats sans public. Tout dépend de la conception que les partenaires et les promoteurs auront. Il faudra voir les voies et moyens stratégiques à prendre pour mettre en place ce système. Ce que je sais, c’est que c’est très difficile de gagner dans la lutte, mais c’est possible de faire des bénéfices. Personnellement, je n’ai jamais perdu en organisant un combat. Je fais partie des rares promoteurs qui n’ont jamais eu de déboires financiers avec un lutteur, ni avec le Cng, encore moins avec les sponsors. Tout ça parce que je prenais le soin de tout planifier avant de m’engager. On va vers une saison incertaine. Il n’y a pas eu de combat depuis février et personne ne peut dire aujourd’hui quand est-ce que l’arène va reprendre. Avec cette situation, c’est très compliqué et très complexe. Je conseille au promoteur de faire attention et de ne pas se précipiter. Il n’y a que des combats déclarés et non ficelés pour dire vrai. Et ça veut tout dire».
 
 
Thierno Ka, chargé de communication du Comité national de gestion de la lutte : «aucun de ces combats na été enregistré chez nous»
 
«Le Cng a suspendu toutes ses activités depuis le début de la pandémie. On ne se réunit plus depuis lors. On est en train de s’affairer à préparer les rapports. Il n’y a pas de combat enregistré au Cng. Aucun de ces combats annoncés par les promoteurs n’a été enregistré chez nous».
 
 
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