COLLOQUE REGIONAL SUR LA PREVENTION DES CONFLITS ET LE RENFORCEMENT DE LA DEMOCRATIE : Moundiaye Cissé appelle à l’engagement pour faire de la démocratie une réalité durable




 
 
La société civile, dans le cadre du programme Saxal Jamm, a initié un colloque régional sur la consolidation de la paix et la stabilité politique en Afrique de l’Ouest. Une occasion pour le président de l’Ong 3D, Moundiaye Cissé, de revenir sur les défis qui mettent en péril la stabilité de nos institutions et la cohésion de nos sociétés et qui ont pour noms : instabilité politique, coups d’État militaires, montée des extrémismes, etc. Pour sa part, l’ancien Premier ministre, Aminata Touré est persuadée que la pauvreté est l’ennemi redoutable de la démocratie. 
 
 
 
 
 
Le Haut représentant du président de la République, Aminata Touré, a présidé la cérémonie d’ouverture du colloque régional sur le thème : « Contribution de la société civile dans la consolidation de la paix et la stabilité politique en Afrique de l’Ouest », organisé par l’Ong-3D, le Cosce et le Gradec, dans le cadre du programme « Saxal Jamm », avec l’appui financier de l’Union européenne. « Ce colloque se veut un espace de réflexion et de propositions, avec pour ambition de partager les résultats d’une analyse approfondie des systèmes électoraux en Afrique de l’Ouest ; échanger sur les expériences et bonnes pratiques en matière de transparence et d’inclusion, examiner l’impact des crises sécuritaires et institutionnelles sur la gouvernance démocratique ; et formuler des recommandations concrètes pour renforcer la résilience et la confiance citoyenne», a d’emblée indiqué le président de l’Ong 3D, Moundiaye Cissé, convaincu que la démocratie ne peut être consolidée sans l’implication directe des citoyens et la vigilance constante de la société civile.
Pourtant, il fait remarquer un constat préoccupant. «Notre région est confrontée à une succession de crises multiformes : instabilités politiques, coups d’État militaires, montée des extrémismes, fragilisation de l’État de droit, tensions intercommunautaires et désenchantement croissant de la jeunesse face au manque d’opportunités. Ces défis mettent en péril la stabilité de nos institutions et la cohésion de nos sociétés», regrette M. Cissé invite à ce que la démocratie au Sahel comme partout en Afrique ne soit plus un slogan, mais une réalité vécue et défendue par tous. «La démocratie n’est pas un état figé. Elle se construit jour après jour, à travers le dialogue, la concertation et la responsabilité partagée. Nous avons le devoir de transformer nos vulnérabilités en opportunités, en plaçant la dignité humaine et l’intérêt général au cœur de nos priorités», préconise Moundiaye Cissé qui appelle ses camarades à s’engager à faire de la démocratie en Afrique de l’ouest une réalité durable et non une promesse fragile.
 
La pauvreté est l’ennemi redoutable de la démocratie
 
Du haut de son expérience en qualité d’observateur dans plusieurs pays africains, le représentant du chef de l’Etat, Aminata Touré est d’avis que la question des élections en Afrique est une question perpétuellement inachevée. « La question qu’il nous faut élucider, c’est pourquoi en Afrique, notamment en Afrique de l’ouest, la question des élections n’est jamais achevée ? Pourquoi n’arrivons-nous pas à sceller  la question des élections dans un béton constitutionnel inviolable ? », s’interroge le Haut représentant du président de la République qui cite parmi les causes l’instabilité électorale qui prévaut dans certains pays africains. «Il est important de préciser que la démocratie ne se résume pas à l’organisation d’élection. Ce n’est pas par hasard que l’Afrique de l’ouest soit l’une des zones les plus instables dans le monde mais aussi la zone la plus pauvre du monde avec des niveaux de vie dans certaines de nos contrées qui n’ont ni accès à l’eau, ni accès à l’électricité, ni à l’éducation; des contrées dans un état de développement moyenâgeux», regrette Aminata Touré persuadée qu’on ne bâtir une démocratie durable dans un contexte de pauvreté généralisé.
Lorsque la jeunesse, dit-elle, qui constitue l’écrasante majorité de la population ne trouve pas d’emploi, lorsque les populations rurales n’ont pas accès au minimum de services sociaux ou encore lorsque les hommes et les femmes sont prêts à monnayer leurs bulletins. «J’ai la conviction forte que la pauvreté est l’ennemi redoutable de la démocratie. Or nous abordons la question de la démocratie de façon séparée sans établir le lien programmatique fondamentale avec la question économique. Il y a un lien intimement dialectique entre les deux. L’histoire de la démocratie est intimement liée à celle de l’émancipation contre l’oppression économique des plus vulnérables», martèle l’ancien Premier ministre. 
 
M. CISS
 
 
LES ECHOS

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