CLASSEMENT FREEDOM HOUSE SUR LA DEMOCRATIE: Le Sénégal bon élève avec des taches noirs



L’Ong américaine Freedom House a donné une indication de l’état de la démocratie dans le monde actuel. Sur les 195 pays évalués, 87 (45%) ont été notés libres, 59 (30%) partiellement libres et 49 (25%) non libres. Le Sénégal, qui se trouve dans le lot des huit pays «libres» d’Afrique, n’a pu faire un meilleur score que l’année passée. Dakar stagne, en effet, à 78 points (même note qu’en 2016) sur un total de 100. Mais avec des points noirs. Les plus saillants sont : Corruption au sein du gouvernement, renvoi de Nafi Ngom Keita, limogeage de Ousmane Sonko, implication de la famille présidentielle dans la gestion de l’État et cas Walf. Le Sénégal est un pays démocratique, malgré les multiples attaques que le régime du Président Macky Sall continue d’essuyer. C’est du moins la conviction de l’Ong américaine Freedom House. En effet, dans son classement pour l’année 2017, sur l’état de la démocratie dans le monde actuel, Freedom House a donné une bonne note à notre pays. Une note d’autant plus satisfaisante que le Moyen-Orient et l’Afrique ont enregistré les plus mauvaises notes au monde.
Pour noter notre pays, l’Ong américaine a estimé que le Sénégal est l’une des démocraties les plus stables d’Afrique. Il précise d’ailleurs que notre pays a connu deux transferts de pouvoir pacifiques entre ses partis rivaux depuis 2000. «Le respect des libertés civiles s’est amélioré au fil du temps et le pays est connu pour ses médias indépendants et son engagement public dans la liberté d’expression», estime le rapport.
Mais le Sénégal ne doit pas pour autant se suffire de cette bonne note. En effet, au chapitre des défis pour notre pays, Freedom House estime que le Sénégal doit s’améliorer dans certains domaines, notamment le respect des droits. «Les défis actuels incluent la corruption au sein du gouvernement, les faiblesses de l’état de droit et les protections inadéquates pour les droits des femmes et des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres)», estime le rapport.
Ces défenseurs des pédés donnent à Dakar 78 points sur un totale de 100 (la même note qu’en 2016). Le Cap Vert (90 points), le Ghana (83 points) ou encore le Benin (82 points) ont fait mieux que notre pays. Le classement montre aussi que la presse n’est que «partiellement libre» et que les droits politiques ne sont des meilleurs.
Corruption au sein du gouvernement, le renvoi de Nafi Ngom Keita, le limogeage de Ousmane Sonko, l’implication de la famille présidentielle dans la gestion de l’État
Parmi les mauvais points qui ont entaché la note de Dakar, «la corruption au sein du gouvernement», la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), le renvoi de Nafi Ngom Keita de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) en juillet dernier, le limogeage, en août dernier, de la fonction publique de Ousmane Sonko, «après que Sonko a exprimé ses préoccupations au sujet de la corruption au sein du gouvernement», l’implication de la famille présidentielle, notamment le frère du Président Macky Sall, Aliou Sall, dans la gestion de l’État.
Le cas Walfadjri, l’autre point noir
Dans le domaine des libertés d’expression et de réunion, le rapport estime que celles-ci ont fait objet «pressions constantes». «En février et mars, les autorités ont tenté de sanctionner la couverture défavorable du référendum constitutionnel par le média Walfadjri, de détenir temporairement un journaliste, d’exiger des enregistrements d’un segment de télévision particulier et d’essayer sans succès de couper le signal de la chaîne», lit-on sur le document qui indique que la règle de droit a généralement été respectée, «bien que le pouvoir judiciaire soit exposé aux influences de l’exécutif et autres, et que les groupes marginalisés fassent l’objet de discrimination».
Pour réaliser son rapport annuel, Freedom House agrège des données sur les droits politiques, les libertés civiles, le pluralisme politique, le fonctionnement du gouvernement, les libertés d’expression et de culte, les droits d’association, l’indépendance de la justice, etc.
Sidy Djimby NDAO
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