À quelques jours du choc très attendu entre le Sénégal et la République démocratique du Congo, prévu ce samedi en Coupe d’Afrique des nations, la confrontation a déjà quitté les pelouses pour s’installer sur les réseaux sociaux. Entre vidéos virales, phrases cinglantes et messages de défi, supporters sénégalais et congolais se livrent un premier round très suivi en ligne.
Une vidéo qui met le feu aux poudres
À l’origine de cette montée de tension : une vidéo de Noah Lunsi, humoriste d’origine congolaise très populaire sur Tik-tok. Habituellement connu pour ses sketches sur la vie quotidienne et les relations de couple, le créateur de contenu a cette fois choisi de s’attaquer au terrain du football.
Face caméra, il s’adresse directement aux supporters sénégalais. Il commence par rappeler une image longtemps associée au Sénégal : celle d’un peuple discret, humble, qui parle peu mais agit beaucoup sur le terrain. Une réputation qu’il estime aujourd’hui mise à mal.
« J’ai constaté que les Sénégalais se prennent pour ce qu’ils ne sont pas. Cette fois-ci, vous avez déchiré l’humilité sénégalaise », lance-t-il, avant de conclure sur un ton de défi assumé : « nous, on ne va pas parler. On vous donne rendez-vous samedi. Je n’ai jamais dit qu’on allait battre le Sénégal, mais puisque vous dites que vous allez nous battre, rendez-vous samedi. »
La réplique sénégalaise, entre confiance et ironie
La réponse sénégalaise ne s’est pas fait attendre. Sur X, Tik-tok et Facebook, les supporters des Lions de la Teranga ont rapidement repris la parole, souvent avec humour, parfois avec ironie, mais presque toujours avec assurance.
Parmi les réactions les plus partagées, celle d’Ouzin Juf a marqué les esprits : « le Congo veut battre le Sénégal et le Sénégal veut remporter la Can. »
Une phrase courte, devenue virale, perçue comme le symbole d’une confiance tranquille et d’une ambition clairement affichée.
D’autres messages ont insisté sur la philosophie sénégalaise : respect de l’adversaire, mais foi absolue dans le jeu et le travail. « On respecte le Congo, mais ici on parle peu, on joue beaucoup », écrit un internaute.
Un autre ravive le souvenir du dernier affrontement entre les deux sélections :
« 3-2 en éliminatoires du Mondial, vous vous en souvenez ? »
La RDC revendique son statut d’outsider
Côté congolais, la sortie de Noah Lunsi a été largement soutenue. Beaucoup de supporters de la RDC estiment qu’elle traduit un sentiment partagé : celui d’une sélection souvent considérée comme outsider, mais jamais résignée. « Le Sénégal est favori, mais chaque match a son histoire », rappelle un fan.
Un autre nuance les comparaisons : « cette fois, c’est la Can, pas les éliminatoires du Mondial. On vient pour écrire notre propre scénario. »
Un contexte chargé entre deux nations du football africain
Ce duel verbal prend une dimension particulière à la lumière du passé récent entre les deux équipes. Lors des éliminatoires de la Coupe du monde, le Sénégal s’était imposé face à la RDC sur le score serré de 3 buts à 2.
Samedi, le contexte est tout autre : la Coupe d’Afrique des nations, avec sa pression, son intensité et ses scénarios souvent imprévisibles.
Quand le football dépasse le terrain
Au-delà des provocations et des joutes numériques, cet échange illustre une réalité bien connue du football africain : une passion débordante où se mêlent fierté nationale, humour, rivalité et confiance.
Samedi, les réseaux sociaux se feront peut-être plus silencieux le temps de 90 minutes. Car une chose fait déjà consensus des deux côtés : finalement, c’est le terrain qui aura le dernier mot.
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