En lieu et place de cahiers de doléances en bonne et due forme, beaucoup de centrales ont remis des chemises cartonnées et des enveloppes. Et parmi les nombreux vieux qui dirigent des centrales syndicales, c’est le vieux Baye Talla qui a remporté la palme, arrachant à Macky Sall, qui a ouvert sa chemise cartonnée et à l’assistance des éclats de rire.
En terminant son face à face hier avec les responsables syndicaux, le chef de l’Etat leur a lancé une boutade. «Il y a beaucoup de cahiers de doléances…à quand une année sans cahiers de doléances ? J’espère que l’année prochaine, vous allez dire : Président, cette année, on vous épargne les cahiers de doléances», a dit Macky Sall. En effet, hier, une quinzaine d’organisations ont remis leurs cahiers des doléances. Mais curieusement, beaucoup ont donné des enveloppes et des chemises cartonnées, en lieu et place d’un document bien conçu. Le fait était tellement récurrent qu’on aurait dit une remise d’enveloppes et de chemises de doléances.
Macky, Baye Talla et la feuille de doléances…
Et celui qui a remporté la palme est Baye Talla. Il a présenté juste une chemise avec une feuille dedans. Et Macky Sall, qui n’en pouvait plus d’étouffer son rire après avoir jeté un coup d’œil dans la chemise, de l’ouvrir en direction du public, arrachant l’hilarité générale dans la salle. D’ailleurs, dans son discours, il a plaisanté sur le sujet, en soulignant que peut-être qu’il devra apprendre à Baye Talla, avec qui il a partagé un parti, «dans une autre vie», à faire un cahier de doléances. Mais Baye Talla était visiblement plus préoccupé à parler au chef de l’Etat qu’à remettre un cahier de doléances. Il a mis du temps à s’expliquer au chef de l’Etat, qui a même appelé une assistante, pour lui donner des instructions, pendant qu’il discutait avec le vieux syndicaliste.
En plus de Baye Talla, beaucoup de centrales syndicales, des moins connues, sont dirigées par des vieux, dont certains peinent même à marcher correctement. D’ailleurs, dans la salle, des gens n’ont pas manqué de pouffer de rire, en les voyant aller remettre leurs cahiers, enveloppes ou chemises de doléances. Et comme s’ils s’étaient passé le mot, ils prennent tout leur temps pour s’entretenir avec le chef de l’Etat.
Le «fast-track» sur toutes les lèvres
Face à Macky Sall, les syndicalistes l’ont pris au mot. Ils ont usé et abusé de sa nouvelle trouvaille «fast-track». Tous les orateurs ont demandé que leurs préoccupations soient prises en charge, selon la nouvelle dynamique impulsée par le chef de l’Etat. «Je souhaite que nos préoccupation soient traitées en mode fast-track», a déclaré Elimane Diouf de l’Unsas. Ivette Keïta de l’Unsas, elle, «espère que la diligence sera de rigueur dans la prise en charge en mode fast-track» de leurs préoccupations.
M T