Le coordonnateur de Avenir Sénégal Bi Nu Bëgg est dans tous ses états. Cheikh Tidiane Dièye invite l’Union des magistrats sénégalais et le Conseil constitutionnel à exiger de la Direction générale des Élections le respect de la décision de justice.
Il était le seul membre de la conférence des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) qui s’est rendu hier à la Direction générale des Élections. Cheikh Tidiane Dièye, coordonnateur du mouvement Avenir Sénégal Bi Nu Bëgg, a accompagné le mandataire d’Ousmane Sonko pour le retrait des fiches de parrainages, encore éconduit. Face à cette situation, il manifeste sa désolation et incrimine le régime de Macky Sall. «Je suis venu constater de visu, par moi-même, l'étendue de la dégradation de notre démocratie, de nos institutions et de l’Etat de droit. On n’est plus dans un Etat de droit», lance Cheikh Tidiane Dièye, qui ajoute : «l’administration n’appartient pas à Macky Sall. Ce n’est pas le président de la République ni le ministre qui ont l’autorité et le pouvoir de refuser l’exécution de cette décision de justice. C’est une violation de la Constitution», dit-il.
Ainsi, il dénonce à tout va. «Comment un commissaire peut refuser l’application d’une décision de justice ? Ce qui se passe aujourd’hui dépasse l’entendement. Je lance un appel aux Sénégalais, nous avons dépassé toutes les limites imaginables. Macky Sall a enlevé toutes les cloisons, il a détricoté l’Etat du Sénégal et il est temps que tous les républicains et démocrates se lèvent et prennent toutes les décisions et la mesure de l’enjeu pour faire face au Président Macky Sall». Cheikh Tidiane Dièye de poursuivre : «c’est le moment de le faire reculer dans sa volonté de partir, de laisser un pays en lambeaux pour que cela profite à ses clients, ses courtisans et son clan, on ne l’acceptera pas. Le pouvoir est sur la défensive et aujourd’hui, c’est Macky Sall et son régime qui sont tombés dans leur propre piège. Ils ont été piégés parce qu’ils ont fraudé la loi, ils ont manipulé le droit, le règlement et la justice sénégalaise. Ils sont pris en tenaille et ne savent plus quoi faire. Ils savent que tôt ou tard, ils rendront ces fiches à Ousmane Sonko parce que le droit est contre eux», fait-il savoir.
A l’en croire, le régime sachant que le combat est perdu, verse dans l’usure pour compromettre leur plan. «Le régime verse dans le dilatoire pour nous faire perdre du temps et faire dérouter la stratégie de Ousmane Sonko, parce que cette stratégie a été imparable. Vous avez vu que lorsqu’il a été dit qu’il n’est pas candidat, beaucoup de candidats de notre coalition se sont présentés et ils sont perdus. Maintenant, ce qu’ils veulent, c’est de retarder le plus longtemps possible pour que nous n’ayons pas le temps de nous organiser. Ça sera peine perdue. Ousmane Sonko doit être candidat. Ousmane Sonko sera candidat. Il faut que Macky Sall se le tienne pour dit. Tout le reste c’est de l’arbitraire et ça abîme l’image de notre pays dans le monde. Nous sommes la risée des pays de la Cedeao, de tous les démocrates du monde, des institutions internationales», regrette-t-il.
Partant de tous ces constats, il a invité le Conseil constitutionnel, la Cour suprême à prendre leurs responsabilités pour faire respecter cette décision de justice prononcée par le tribunal de grande instance de Ziguinchor. «Il appartient à l’Union des magistrats du Sénégal d’exiger l’exécution de cette décision de justice. J’invite la Cour suprême et le Conseil constitutionnel à être proactifs. Il faut qu’ils anticipent et disent qu’ils ne laisseront pas Macky Sall détruire cet État avant de partir. Ce ne sera pas acceptable», dit-il. En tout état de cause, un autre appel a été adressé à l’opposition qui est déjà sur le terrain pour la collecte de parrains. «Il ne s’agit plus d’un combat d’Ousmane Sonko ni de Yewwi Askan Wi ou de la coalition Sonko, c’est le combat de tous les démocrates. Ceux qui se pavanent en pensant que ce n’est pas leur problème et qu’ils peuvent chercher tranquillement leurs parrainages se trompent. Si Macky Sall réussit cette forfaiture, il attendra tout le monde sur les parrainages. Il ne validera que ceux qu’il voudra valider. Il n’y aura pas d’élection, il y aura tout simplement une mascarade dans ce pays. C’est maintenant qu’il faut se battre. Il faut taire des combats d’arrière-garde et ne pas être sur la défensive. Nous sommes sur l’offensive parce que nous avons le droit avec nous», prévient M. Dièye
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Baye Modou SARR