L'ancien milieu d'Angers a rejoint le Red Star, en National, il y a quelques mois. Avec l'objectifd'accéder à la Ligue 2. Mais surtout pour se faire plaisir lui qui, à bientôt 35 ans, estime qu'il en a encore sous le pied et qu'il n'a plus rien à prouver, dans un entretien qu’il a accordé à France Football.
Vous allez fêter vos 35 ans en mars : vous êtes-vous tout de suite imposé comme un leader dans ce club ?
Souvent, quand j'arrive dans un groupe, c'est naturel chez moi : quand je dois parler, je parle. Quand je bosse, je bosse. Et, surtout, je suis quelqu'un qui a ce leadership naturel. Capitaine ou pas, je m'en fous, je suis un leader naturel, je sais ce que j'ai à faire.
Vous êtes resté sans club durant toute la saison dernière...
J'avais envie de rejouer au foot. Vivre une saison sans club, c'est difficile, mais comme on dit, en bon croyant, en bon pratiquant, ma force, c'est de croire en Dieu et de croire en moi. Les clubs se demandaient si j'étais revenu mon niveau. C'était ça l'interrogation vu que j'avais subi une blessure aux ligaments croisés (Ndlr : en avril 2019). Il y avait des doutes.
Des doutes qui vous ont chagriné ?
Même pas. Moi, je savais que tout allait bien. Mon genou va très bien. Je n'ai pas de souci.
En arrivant au Red Star, aviez-vous l'envie de prouver quelque chose ?
Non, c'est avant tout pour me faire plaisir. Qu'est-ce que j'ai à prouver ? J'ai déjà fait ma carrière, une petite carrière. Je vais prouver quoi ? Je n'ai rien à prouver. Quelqu'un qui a fait une Coupe du monde, qui a été capitaine en Ligue 1, qui a disputé une Coupe d'Afrique des Nations. Je vais avoir 35 ans. Je suis encore jeune, même si les gens me voient déjà vieux.
Justement, quel regard portez-vous sur votre carrière ?
Déjà, je suis fier de moi-même. Je suis arrivé en France à l'âge de 23 ans. J'ai signé mon premier contrat professionnel à 26 ou 27 ans avec Créteil. On est montés de National en Ligue 2. Ensuite, j'ai quand même joué en Ligue 1, la Can, le Mondial : je ne me plains pas !
Parfois, vous repensez à ce jour où vous êtes arrivé en France depuis le Sénégal ?
Bien sûr ! Le 25 septembre 2009 à Epinal ! Inoubliable. J'ai plusieurs dates comme ça en tête. Je me revois arriver à Charles-de-Gaulle avant de prendre le train direction Epinal, qu'on ne connaissait pas. La seule chose qu'on savait, c'est qu'on allait en France, jouer dans une équipe en quatrième division, en CFA. A l'époque, je voulais réussir, être professionnel et pourquoi pas être international un jour ou l'autre. Je ne rêvais que de ça.
Vous avez connu quelques difficultés depuis votre départ à Birmingham, en Championship, en 2017
Birmingham, j'arrive dans un club où le manager qui m'a fait venir est viré au bout de sept matchs. Pour la première fois dans ma carrière, j'ai eu trois entraîneurs différents sur une saison. C'est une expérience. Une belle expérience. J'ai fait 37 matchs. Angers a tout fait ensuite pour que je puisse revenir (en 2018). Cela s'est mal passé, c'est le destin.
Votre retraite, vous y pensez ?
Non. Tant que mon corps suit, tant que mon corps peut jouer, je vais continuer. Après ma carrière ? Je suis en train de me préparer. Mais je sais que je vais rester dans le foot.