CHEIKH DIBA LORS DU VOTE DU BUDGET DU MINISTERE DE L’AGRICULTURE … : « La solution de l’agriculture n’est pas toujours budgétaire, il faut réussir le pari du rendement »




 
 
 
Le ministre des Finances et du Budget est d’avis que la solution aux problèmes de l’agriculture n'est pas toujours budgétaire. A l’en croire, le défi, c’est d’augmenter le rendement à l’hectare. Selon Cheikh Diba, si le rendement à l’hectare passe de 800 kg à 2 tonnes, les agriculteurs n’auront plus besoin de subventions en amont et en aval de la production.
 
 
 
Le budget du  ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage s’élève à 247 milliards contre 304 milliards l’année précédente, soit une baisse mécanique 56 milliards. Cependant, selon le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, le budget a augmenté si on prend le secteur de manière plus englobant. A l’en croire, rien que la contribution des autres ministères se chiffre à 301 milliards. Au total, c’est 549,4 milliards qui impactent le secteur. Néanmoins, il fait remarquer que la solution à nos problèmes n’est pas toujours budgétaire. « Tant qu’on considère que la solution est budgétaire, cela veut dire que nous faisons fausse route », indique Cheikh Diba, avant de poursuivre : « sinon, comment comprendre la subvention d’un secteur en amont et en aval. C’est-à-dire subventionner les intrants ensuite les prix après la production », fait-il remarquer. « Si on veut s’en sortir, changer le visage de l’agriculture et changer de modèle économique, il faut que nous réussissions le pari du rendement. On ne peut pas continuer à produire 800 kg à l’hectare et prétendre que nous sommes sur la bonne voie. C’est impossible. Il faut augmenter le rendement à l’hectare. Un agriculteur qui produit 2 à 4 tonnes à l’hectare, n’a pas besoin de subvention en aval pour vendre sa production. Le défi réside dans le rendement », explique Cheikh Diba. A l’en croire, « tant qu’on demande au ministère des Finances de se substituer à l’efficacité des différents secteurs, nous n’allons jamais nous en sortir. C’est la vérité et il faut l’adresser de la façon la plus claire », martèle le ministre des Finances et du Budget. Sur la situation des arriérés, le ministre rappelle que les ressources ont été mobilisées pour l’apurement de  stock de 131,6 milliards d’arriérés des campagnes 2021-2022 et 2022-2023. En effet, selon le ministre, il ne reste plus qu’un stock d’arriérés de 44 milliards. Pour la campagne 2025-2026, nous sommes à 111 milliards d’encours et sur le budget du ministère, les 130 milliards ont servi à prendre en charge ces encours », indique-il.
 
Des productions record
 
Pour sa part, Mabouba Diagne est revenu sur la performance de la production de cette année, marquée, dit-il, par une hausse de la production de plus de 22% pour l’arachide ; plus de 29% pour le maïs, soit 639 mille tonnes, plus de 16% pour le niébé ; plus 66% pour le coton et plus de 36% pour la pastèque. Il s’y ajoute la production de 450 mille tonnes d’oignon ; 250 mille tonnes de pomme de terre ; 212 mille tonnes de banane, etc. S’agissant du riz, il annonce que les rendements dans la vallée du fleuve ont atteint 6 à 10 tonnes par hectare. Ainsi, avec cette production record, le ministre a invité les agriculteurs à réserver une partie des récoltes aux semences. En effet, il précise que les semences écrémées ne seront plus distribuées. Concernant la cherté de l’électricité pour les agriculteurs et les éleveurs, il annonce une convention avec le ministère de l’Énergie en vue d’introduire un tarif vert moins cher pour les agriculteurs et les éleveurs. Il s’agit d’investir sur des centrales solaires injectées dans le réseau de Senelec et, en retour, instauré le tarif vert favorable aux agriculteurs et éleveurs. Poursuivant, le ministre n’a pas manqué de lancer un message à la jeunesse. A l'en croire, c’est avec la jeunesse que le pays va se construire. De même, l’histoire de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire va s’écrire avec la jeunesse qui ne demande que la modernisation et la mécanisation du secteur. D’autant plus que seuls les secteurs de l’agriculture et de l’élevage peuvent permettre de créer des centaines de milliers d’emplois.
 
M. CISS
 
 
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