À Zanzibar, le Sénégal affronte ce mardi le Soudan dans un match capital pour la qualification en quarts de finale du Chan 2025. Tenant du titre, le Sénégal vise la première place du groupe pour rester dans son camp de base, mais devra se méfier d’une équipe soudanaise accrocheuse et redoutable en transition. Le sélectionneur des Lions locaux, Souleymane Diallo, a insisté sur l’importance d’aborder ce rendez-vous avec lucidité, sérieux et sérénité.
---
À la veille de ce qui s’annonce comme l’une des rencontres phares de la phase de groupes du Chan 2025, le sélectionneur sénégalais Souleymane Diallo a tenu à mettre les choses au clair : rien n’est encore acquis pour les Lions. Champions d’Afrique en titre, les Sénégalais savent que leur statut les expose à une pression supplémentaire, mais Diallo refuse que cette étiquette devienne un fardeau. « Ce match est très important, probablement décisif pour décrocher la première place du groupe », a-t-il lancé devant la presse.
Pour lui, la gestion mentale sera essentielle. Zanzibar, où se joue cette partie, est devenu un terrain familier pour ses joueurs, et décrocher la première place signifierait y rester pour la suite du tournoi. « Cette première place est essentielle, car elle nous permettrait de rester ici à Zanzibar, où nous avons déjà nos repères », a expliqué le coach, avant d’ajouter : « il faudra aborder ce match avec beaucoup de sérénité, comme un véritable huitième de finale. »
Fidélité au style de jeu
Interrogé sur une éventuelle adaptation tactique face aux Soudanais, Souleymane Diallo a coupé court. Pas question de révolutionner son projet de jeu. « À ce stade de la compétition, il est normal qu’un entraîneur ne change pas son projet. De notre côté, nous resterons dans notre registre, c’est-à-dire un jeu porté vers l’avant », a-t-il déclaré.
Son plan est clair : imposer la possession dans le camp adverse, pousser le Soudan à la faute et exploiter la vitesse des couloirs. « Nous allons chercher à avoir une possession utile dans leur camp, pour provoquer des erreurs et exploiter la vitesse de nos couloirs », insiste-t-il, convaincu que la clé se trouve dans la capacité de son équipe à rester fidèle à son identité offensive.
Le Soudan, un adversaire coriace
Mais l’adversaire du jour n’a rien d’un faire-valoir. Le Soudan, souvent sous-estimé, s’est bâti la réputation d’une équipe résiliente et extrêmement difficile à manœuvrer. « Le Soudan refuse la possession, n’ayant jamais dépassé 41%, mais il reste capable de marquer plusieurs buts grâce à son efficacité en transition », avertit Diallo.
Les statistiques parlent pour eux : même sans monopoliser le ballon, les Soudanais savent se montrer tranchants, particulièrement en contre-attaque. Leur discipline tactique et leur capacité à ne pas perdre de matchs en font un adversaire redoutable. « C’est une équipe accrocheuse et résiliente, qui ne perd presque plus », rappelle le sélectionneur sénégalais, conscient du défi.
Un groupe qui veut écrire sa propre histoire
Si le Sénégal aborde cette rencontre avec ambition, Diallo ne cesse de rappeler que le titre décroché en 2022 appartient désormais au passé. « Le Sénégal est un grand pays de football et, bien que nous soyons champions en titre, ce groupe souhaite écrire sa propre histoire », martèle-t-il.
Le technicien insiste sur l’évolution de son équipe, qu’il juge même plus performante que celle qui avait soulevé le trophée il y a trois ans. « Si l’on se base sur les faits, notre performance actuelle est meilleure que celle de l’équipe de 2022 au même stade. Cela nous motive davantage pour aborder ce match avec sérénité et exigence. »
Un tournant du tournoi
Le duel face au Soudan apparaît donc comme un véritable test de maturité pour les Lions locaux. Au-delà de la qualification en quarts de finale, c’est un match qui pourrait donner la mesure des ambitions sénégalaises dans ce Chan. Diallo et ses hommes savent qu’une victoire enverrait un message fort : celui d’un champion qui n’entend pas céder son trône sans combattre.
Mais gare à l’excès de confiance : face à un adversaire aussi discipliné que le Soudan, la moindre approximation pourrait coûter cher. C’est tout le sens du discours de l’entraîneur, qui, tout en affichant confiance et ambition, rappelle que seule une concentration de tous les instants permettra au Sénégal de franchir ce cap.
Demain à 17 heures, à Zanzibar, les Lions devront prouver que leur statut n’est pas qu’un héritage, mais bien une force actuelle. Le Soudan, accrocheur et imprévisible, se tient prêt à jouer les trouble-fêtes. Un duel qui s’annonce tendu, stratégique et, sans doute, décisif pour la suite de l’aventure.