Le Sg du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) a fait face à la presse régionale de Ziguinchor pour faire l’état des lieux de ses visites et rencontres. Célestin Faye, après avoir dénoncé les violences qui ont causé l’incendie de véhicules de l’administration, a exigé l’audit des chantiers. Mais aussi réclamé la réouverture sans condition de l’université et invité le ministre au respect de la parole donnée.
Après un séjour de soixante-douze heures au sein de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz), la délégation nationale du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) a fait le point avec la presse de ses rencontres avec les acteurs universitaires et le constat fait sur les chantiers inachevés. Ainsi, le constat fait par le secrétaire général Célestin Faye est amer et regrettable. Il a tout d’abord savonné les étudiants qui ont été emportés par leur colère pour causer des dégâts matériels. Il les a invités à éviter le syndrome de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. « Nous condamnons puisque nous l'avons déjà fait la violence envers les enseignants, les personnes. Il faudrait que ceux qui ont été les auteurs de ces violences soient sanctionnés comme le prévoit la loi. Mais appeler les étudiants au calme parce que l'université n'est pas une zone de non-droit dans laquelle chacun ferait ce qu'il veut. Il faudrait que les leçons de l'Ucad puissent servir, pour que l'on puisse arrêter les violences, les casses et qu'on puisse venir enseigner dans les meilleurs délais », dit avec fermeté ce professeur d’université à l’encontre de ces étudiants.
Toutefois, sans donner de raison aux étudiants, le Sg du Saes dénonce jusqu’à la dernière énergie le constat qu’il a fait. « C'est une situation de désolation, parce que l'université sans ses étudiants, sans ses enseignements, sans son personnel administratif, n'est pas une université. Et je suis désolé de le dire comme ça. Et hier (jeudi, Ndlr) nous avons rencontré les autorités et nous leur avons fait part de notre exigence pour la réouverture de l'université parce qu'en fait, on ne peut pas refaire les mêmes erreurs que l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il faudra sécuriser rapidement l'université et rouvrir dans les meilleurs délais », affirme David Célestin Faye qui ajoute avec amertume : « c'est indigne comme université. Si vous regardez ces bâtiments qui sont en construction depuis 10 ans bientôt et qui ne sont pas livrés, vous avez le cœur meurtri. Il faut les auditer comme l'a dit Monsieur le Président de la République, nous sommes favorables à l'audit des chantiers, mais aussi à la livraison dans les meilleurs délais pour que nous puissions rattraper ce qui reste de l'année académique 2023-2024. Le recteur nous a dit que les instructions académiques sont en train de se réunir, d'ailleurs le conseil va se réunir bientôt après les différentes instances qui sont les conseils d'UFR et nous avons espoir qu'ils vont rouvrir l'université pour que les étudiants puissent revenir », fait-il savoir la position du Saes dans ce dossier.
Cependant, le Sg du Saes espère avoir la bonne oreille de l’autorité pour un règlement définitif de cette affaire qui plombe l’enseignement supérieur. Il supplie le ministre d'avoir un seul langage et d'honorer ses engagements. « Mais, de grâce, que le ministre tienne en tout cas ses promesses. Les engagements qui ont été pris lors des tournées, lors du séminaire sur la stabilisation du calendrier, qu'il puisse les respecter. Un homme, une parole. Nous attendons que le ministre, au lieu d'avoir plusieurs paroles partout, en fait avec la communication à tout-va, qu'il daigne vraiment respecter ses engagements pour le bien de tout le monde. Nous espérons que nous serons entendus parce qu'après le Saes dégage toutes responsabilités sur éventuellement ce qui pourrait advenir de l'année académique 2023-2024 », conclut Célestin Faye.
Baye Modou SARR