CARTOGRAPHIE DES RISQUES D’INONDATIONS DES ECOLES PRIMAIRES : Sur 109 écoles étudiées à Saint-Louis, les 46,8% sont régulièrement inondées




 
 
 
Les cartes des inondations scolaires réalisées par la Cosydep révèlent que les établissements d'enseignement sont parmi les infrastructures les plus exposées aux aléas climatiques. A Dakar, les études ont révélé que sur les 368 écoles étudiées, 17,4% sont classées à haut risque c’est-à-dire régulièrement inondées ; à Saint-Louis, ce pourcentage est de 46,8% sur 109 écoles étudiées et de 33,5% à Kaolack sur un échantillon de 206 écoles étudiées.
 
 
 
Dans le cadre de la Nouvelle initiative pour la transformation humaniste de l’éducation (sama ekol sama yitté), la Cosydep a produit un rapport d’analyse intitulé « Cartographie du niveau d’exposition aux risques d’inondations des écoles primaires ». Cette cartographie, conduite dans trois zones prioritaires (région de Dakar, départements de Kaolack et de Saint-Louis), documente les impacts multiformes de ces inondations sur le fonctionnement scolaire, la qualité des apprentissages, etc. Il résulte de l’étude basée sur l'analyse de 683 établissements scolaires que la majorité des établissements (65,0%) sont en zone à faible risque, une vulnérabilité significative existe, avec 27,0% des écoles situées en zones à risque modéré ou élevé.
 
A Saint-Louis, 46,8% des établissements classées à haut risque
 
La vulnérabilité varie considérablement d'une région à l'autre. A Saint-Louis, les établissements situés en bordure du fleuve Sénégal ou dans les zones basses (ex. Goxu Mbacc, Pikine, Sor) subissent les effets conjoints des pluies, des crues et de la remontée de la nappe phréatique. La cartographie révèle aussi que certaines écoles hors des périmètres historiquement recensés comme à risque sont néanmoins régulièrement affectées, soulignant la nécessité d'une mise à jour des diagnostics territoriaux. Pour cette étude, Saint-Louis est la plus vulnérable, avec près de la moitié de ses écoles (46,8%) classées en catégories à haut ou très haut risque ; c’est-à-dire les écoles sont régulièrement inondées. En effet, sur les 109 écoles étudiées, 46,8% sont classées à haut risque.
 
Sur les 206 écoles étudiées à Kaolack,  33,5% sont régulièrement inondées
 
A Kaolack, les établissements les plus exposés sont concentrés dans les zones de cuvette, les abords des axes hydrauliques et certains quartiers périphériques. Le caractère récurrent des sinistres y est moins marqué qu'à Dakar ou à Saint-Louis, mais les effets ponctuels peuvent être très sévères (retards prolongés de la rentrée, dégradation de locaux, transferts d’élèves…). Pour cette étude, Kaolack est la deuxième région la plus touchée, avec un tiers de ses écoles (33,5%) sur 209 écoles étudiées en zone à haut risque ou régulièrement inondées.
 
Sur les 368 écoles étudiées à Dakar, 17,4% sont régulièrement inondées
 
Dans la région de Dakar, les inondations sont causées par un risque multifactoriel aggravé. Les quartiers de Thiaroye, Keur Massar, Cambérène ou Pikine enregistrent des cas fréquents d'inondation affectant les établissements scolaires, tant en saison des pluies qu'en saison sèche. La carte révèle également des disparités très fines; des écoles voisines peuvent présenter des profils de risque radicalement différents, selon leur élévation, les aménagements autour ou la gestion communautaire des eaux pluviales. Pour cette étude, Dakar a la plus faible proportion d'écoles à haut risque (écoles régulièrement inondées) (17,4%) sur un échantillon de 368 écoles étudiées.
 
Recommandations
 
A la suite de la cartographie des inondations scolaires, la Cosydep recommande d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie nationale de prévention et de gestion des risques d'inondation dans le secteur éducatif; intégrer la résilience climatique scolaire dans les programmes et budgets du ministère de l’Education nationale, en lien avec les collectivités territoriales ; mettre en place une base de données nationale actualisée sur la vulnérabilité des écoles. Au niveau local et communautaire, la Cosydep préconise de promouvoir des initiatives locales d'assainissement (curage, rehaussement, caniveaux communautaires); prévoir des espaces alternatifs pour l'accueil des sinistrés afin d'éviter l'occupation, des salles de classe. Au niveau des infrastructures scolaires, la Cosydep invite à prioriser la réhabilitation et la relocalisation des écoles identifiées comme régulièrement inondées; d'intégrer des normes de construction résilientes; et d’encourager les projets pilotes d'écoles vertes et résilientes pouvant servir de modèle reproductible.
 
M. CISS
 
 
 
 
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