Un alchimiste qui transforme l’or en plomb, c’est le monde à l’envers. Mais, un médecin qui n’arrive plus à décrypter l’ordonnance qu’il a prescrite à son patient, jusqu’à douter du médicament qu’il doit lui inoculer, il n’y a rien de plus grave. Or, c’est ce qui arrive aux Sunugaaliens, face au tailleur de constitution, professeur émérite, ministre de la Justice et garde des Sceaux de la République de Sunugaal. Un homme de l’art, s’il en est, naguère adulé et respecté, qui décide de semer le doute dans l’esprit des âmes simples que nous sommes. Et si ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots qui le disent viennent aisément, le droit et la loi ne semblent pas entrer dans ce cadre normatif. D’où les louvoiements de ce spécialiste, qui nous sert un discours bancal d’où nous ne comprenons qu’une chose : le principe est devenu brinquebalant, aléatoire, sujet à caution, une vérité qui, de fondatrice, est devenue relative. En clair, l’impossibilité d’un 3emandat de Niangal n’est plus absolue, puisque, selon le couturier, ne dépendant que de la seule volonté du concerné. Illusion parfaite, car la volonté, d’essence divine, reste entre les mains du peuple.
Waa Ji
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