Boomerang: Huile caillée



Le froid prend pied sur les rivages de Sunugaal, alors que le souffle chaud et sec de l’harmattan jaunit les derniers plants encore verts dans l’hinterland. La campagne de commercialisation de l’arachide, censée fournir aux paysans du pays les moyens de leur subsistance jusqu’à la prochaine ondée, ronronne sans vraiment décoller. D’abord les récoltes ne sont pas très bonnes à cause d’une pluviométrie déficitaire, d’où une piètre qualité des graines. Ensuite, les exportations n’étant pas encore autorisées, les grands acheteurs chinois sont dans l’expectative. Ce qui fait que les petits paysans sont à la merci de spéculateurs qui payent 10 F au-dessus du prix plancher pour se faire un gros bénef dans quelques semaines. Pour simplement dire que l’Etat a raté sa politique de transformation des produits agricoles. La Sonacos n’arrive pas à collecter des graines parce que n’ayant pas d’objectif de triturer pour le marché sunugaalien. Alors, oui à un blocage des exportations, mais pour une politique de transformation pour huiler le «ceebu jën». Le plat national qui a perdu de son goût, faute de poisson de qualité dans nos eaux, mais aussi à cause d’huiles qui caillent avec le froid.
Waa Ji
LES ECHOS

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