Si démocratie ne peut rimer avec violence, il est également inconcevable que la violence soit démocratisée. Que chacun qui le veuille puisse disposer de son arme et se faire justice suivant son entendement. La violence, en démocratie, doit être l’apanage exclusif de l’Etat, qui l’exerce avec discernement et au bénéfice exclusif des populations. Or, ce qui se trame sous nos yeux de Sunugaaliens, sans être inédit, prend une tournure dont la finalité pourrait être une bataille rangée entre milices opposées. On se rappelle les affrontements entre bérets verts de Senghor et bérets rouges de Lamine, à l’orée de indépendances. Et des gros bras, on en a toujours vu entourant les hommes politiques, des calots bleus à ceux marrons, jusqu’à ces «marrons du feu» d’aujourd’hui. Mais, cette nouveauté de circonscrire des manifestations de citoyens mécontents, à l’aide de ces milices, est un franchissement du Rubicon de l’intolérance par le pouvoir ou ses tenants. Sunugaal regorgeant de désœuvrés prêts à sauter sur tout exutoire à leur violence contenue et contre espèces sonnantes, bonjour la surenchère des gros bras. Alors, de grâce, gendarmes et policiers, ne vous laissez déposséder !
Waa Ji
Waa Ji