Boomerang: Délitement



Ce qui fait la force d’un Etat de droit, c’est la solidité de ses piliers. Et ceux-ci ne sont d’airain que si les citoyens, tous les citoyens, sans exception, sans coloration ni pedigree, peuvent s’adosser à l’un au l’autre de ces dits piliers sans que celui-ci ne se dérobe pour les laisser choir. Or, dans ce Sunugaal de 2018, aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est un délitement institutionnel de première qui est constaté, une débandade, pour ne pas dire la totale. Il ne resterait plus qu’à s’exiler, pour ceux qui, ne pouvant supporter l’ignominie ambiante, ne voudraient pas verser dans la violence. C’est un sentiment de gêne qui étreint ces Sénégalais, encore vivants, qui ont vécu ces chaudes journées du 26 août 1958 ou du 23 juin 2011. L’indépendance, individuelle et collective, objet de ces mobilisations mémorables, est de nouveau en question. La république dont les Senghor, Lamine Guèye, Mamadou Dia, Valdiodio ont contribué à la naissance, celle pour laquelle Wade, Majmouth, Cheikh Anta, parmi d’autres illustres inconnus, ont combattu pour sa consolidation et sa pérennité, voit ses piliers devenir brinquebalants. Qui donc pour la sauver ? Il se fait vraiment tard. 
Waa Ji

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